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FIJR 2009

Archives du Festival International Jean Rouch

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FIJR 2009 : Programme / Palmarès


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 FESTIVAL INTERNATIONAL JEAN ROUCH
28e Bilan du film ethnographique
14 – 22 mars 2009

Le Comité du film ethnographique remercie pour leur partenariat :
Ambassade des Pays-Bas en France
CNRS Images
DRAC Île-de-France, service du cinéma, de l’audiovisuel et
du multimédia
Images en Bibliothèques
IRD, Délégation à l’information et à la communication
Ministère de la Culture et de la Communication,
Direction du livre et de la lecture, Mission pour l’audiovisuel, et
la Mission à l’ethnologie
Muséum national d’histoire naturelle, Musée de l’Homme
Région Île-de-France
Société française d’anthropologie visuelle
Société française d’ethnomusicologie, et tout particulièrement
Trân Quang Haï.

et pour leur concours :
Beeld voor Beeld
Cinéma du Réel

Jury international
Eddy Appels (Pays-Bas) : directeur du festival Beeld voor Beeld et président de la Fondation néerlandaise d’anthropologie visuelle.
Anne Conan (France) : recherche d’archives, réalisatrice.
Angele Diabang Brener (Sénégal) : réalisatrice.
Christian Hottin (France) : chef de la mission à l’ethnologie, Direction de l’architecture et du patrimoine, Ministère de la Culture et de la Communication.
Gilles Remillet (France) : ethnologue-cinéaste indépendant.
Jeanne Rivoire (France) : responsable de l’audiovisuel à la médiathèque d’Ivry-sur-Seine.
Trân Quang Haï (France) : ethnomusicologue, CNRS.

Prix
Grand prix NANOOK – JEAN ROUCH (CNRS Images : 1 500 euros).
Prix MARIO RUSPOLI (Direction du livre et de la lecture, Ministère de la Culture et de la Communication : 1 000 euros et diffusion du film dans les réseaux de lecture publique).
Prix du PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL (Mission à l’ethnologie, Ministère de la Culture et de la Communication : 1 000 euros).
Prix BARTOK (Société française d’ethnomusicologie : 1 000 euros).
Prix FATUMBI décerné à un premier film d’anthropologie (Société française d’anthropologie visuelle : 500 euros).

Comité de sélection
Françoise Foucault (France) : secrétaire générale du Comité du film ethnographique.
Pierre Lamarque (France) : anthropologue, cinéaste.
Philippe Lourdou (France) : enseignant, Master Cinéma, Université Paris-X.
Annie Mercier (France) : ethnologue, cinéaste.
Laetitia Merli (France) : directrice artistique du Festival international Jean Rouch, 28e Bilan du film ethnographique, anthropologue, cinéaste.
Agnès Rotschi (France) : ethnologue.
Matteo Treleani (Italie) : sémioticien.

Coordination
Laurent Pellé : Comité du film ethnographique.
Stagiaires
Marie Lachambre et Sandrine Leduc.
Site web, conception graphique et réalisation
Antoine Chech : 1solite – http://antoine.chech.free.fr/
Projections
Benoit Vergnol : musée de l’Homme
Textes et traductions du catalogue
Agnès Rotschi
Photographies de la caméra
Joëlle Hauzeur
Photographies des films et des réalisateurs
Les réalisateurs et productions
Chargée des relations avec la presse
Sandrine Leduc : sandrina.leduc(at)gmail.com,
Tél. : 06 80 41 61 91
Merci à tous ceux qui ont rendu possible cette manifestation et notamment :
Emre Bayraktar, Jamie Berthe, Tom Briaud et Barberine Feinberg.

Samedi 14 mars – 10h/13h30
Gandhi’s Children
(hors compétition)
Inde
185 min – 2008 – vidéo – couleur
sous-titres anglais.
Réalisation, image, son, montage :
David MacDougall (Australie).
Production :
Fieldwork Films, Centre for Cross-Cultural Research (Australian National University).
Distribution :
Royal Anthropological Institute
Royaume-Uni
film(at)therai.org.uk
Berkeley Media – USA
info(at)berkeleymedia.com

Dans un des quartiers les plus pauvres de New Delhi, un bâtiment monolithique aux allures de prison. C’est le « Praya’s Children House » qui accueille 350 garçons. Ils sont orphelins, ont été abandonnés ou ont fugué. Près de la moitié sont des délinquants mineurs sous contrôle judiciaire. David MacDougall a suivi pendant plusieurs mois la routine de ce foyer d’accueil, s’attachant plus spécialement à quelques garçons. Malgré la dureté de leur vie, beaucoup font preuve d’une remarquable force de caractère et d’un formidable appétit de vivre. Un jour, 181 garçons travaillant dans une usine de broderie sont amenés, ajoutant une pression supplémentaire sur l’équipement délabré de l’institution qui fait ce qu’elle peut : Mais, est-ce assez ?

The Prayas Children’s Home for Boys is located in one of the poorer quarters of New Delhi. Some are orphans, some have been abandoned or have run away from home, or were picked up from the streets. One day, 181 boys arrive, having been rescued from a child labourers factory. Despite the harshness of their lives, many of these children show extraordinary strength of character. Living in the institution for several months, MacDougall explores its routines and the varied experience of individual boys.

David MacDougall – Réalisateur et théoricien de l’anthropologie visuelle, il figure parmi les grands noms du cinéma ethnographique. Il vit en Australie, à Canberra, où il enseigne au Centre for Cross-Cultural Research (Australian National University). A tourné de nombreux films, en Afrique, en Australie et en Inde, parmi lesquels la trilogie Turkana Conversations coréalisée avec Judith MacDougall au Kenya dans les années 1970, Photos Wallahs (1991), Tempus de Barista (1993), et une série de cinq films (2000-2004) consacrés à Doon School, un des plus fameux internats du nord de l’Inde.

Carte blanche au Beeld voor Beeld (Pays-Bas)
Regards intérieurs. Les réalisateurs néerlandais scrutent la société néerlandaise.

Le festival Beeld voor Beeld et l’anthropologie visuelle aux Pays-Bas : une petite histoire.
Cette année, le Beeld voor Beeld célébrera sa vingtième édition. La première s’était tenue en avril 1990 au musée d’ethnologie de Rotterdam, à l’initiative de la Dutch Foundation for Visual Anthropology (Fondation néerlandaise de l’Anthropologie visuelle), fondée en 1989 à l’occasion de la présentation de la communication de Dirk Nijland, appelée Schaduwen en Werkelijkheid (Ombres et réalité) à Leiden. L’idée était de créer un équivalent néerlandais du Bilan du film ethnographique, qui inspira beaucoup les premiers organisateurs.

Deux ans plus tard, le festival s’est déplacé au musée d’ethnologie de Leiden, une petite ville à 60 kilomètres au sud d’Amsterdam, lieu de naissance de Rembrandt, mais qui compte aussi l’université la plus ancienne du pays. À l’université de Leiden, l’ethnocinématographie (c’est ainsi que l’anthropologie visuelle était désignée à Leiden) était enseignée par Dirk Nijland, ancien assistant et successeur du Dr Gerbrands, le père fondateur de l’anthropologie visuelle aux Pays-Bas. Gerbrands avait créé la section ethnocommunication, comme un élément du département de l’anthropologie culturelle à l’université de Leiden en 1966. Dirk Nijland était secondé par Metje Postma et Steef Meyknecht. Le seul autre lieu pour étudier l’anthropologie visuelle aux Pays-Bas était l’université d’Amsterdam, au département d’anthropologie visuelle, fondé en 1983 et dirigé par Rob Boonzajer-Flaes. Les deux départements avaient une approche de l’anthropologie visuelle totalement différente. Alors qu’à Amsterdam, on apprend simplement aux étudiants à sortir avec leur caméra et à découvrir «le terrain», utilisant la caméra comme un moyen de communication, l’approche de Leiden est davantage orientée vers une recherche anthropologique et l’enregistrement de pratiques culturelles soutenues par un texte expliquant et interprétant ce que nous voyons à l’image. Les rapports entre les «écoles» n’ont pas toujours été faciles, les approches différentes de Nijland et de Boonzajer-Flaes, mais également leurs caractères différents, entraînant parfois conflits et soupçons.

En dépit d’une popularité considérable parmi les étudiants et de deux conférences internationales importantes Eyes Across the Water 1 et 2, le département d’anthropologie visuelle d’Amsterdam ferma à la fin des années 1990 suite aux coupes considérables dans le budget de l’université. Pendant ce temps, le festival Beeld voor Beeld s’était déplacé de Leiden à Amsterdam, du Tropical Theatre, au Royal Institute for the Tropics, pour être exact, où il se tient encore aujourd’hui. Il y a trois ans, le Centre des Cultures du Monde, Zuiderpershuis, à Anvers, s’est ajouté comme deuxième lieu de rendez-vous pour le festival avec un programme parallèle. Et, en décembre 2008, la première édition du Beeld voor Beeld à Bogotá (Colombie) s’est tenue dans le Ciné-club de l’Université centrale.

Le Beeld voor Beeld est l’un des initiateurs de CAFFE (Co-ordinating Anthropological Film Festivals of Europe, www.anthropological-filmfestivals.eu), un réseau informel des treize festivals de films anthropologiques les plus importants d’Europe. Notre première rencontre s’est tenue à Paris pendant le Bilan de mars 2006. CAFFE veut être un réseau de festivals, aux profils relativement semblables, qui échangent idées, films, fonds, etc. Mais nous voulons également informer les réalisateurs, en présentant une liste des festivals sur notre site Web. Et nous voulons nous faire connaître du public, en montrant une sélection des films du festival, en parlant d’eux et des choix que nous, directeurs, avons faits. C’est ce que je ferai au Festival international Jean Rouch cette année.

Le programme
J’ai choisi comme thème principal les différentes manières dont les réalisateurs néerlandais regardent leur propre société. Les films sélectionnés ont été projetés au festival Beeld voor Beeld ces dix dernières années. De plus en plus, les anthropologues des Pays-Bas ont abandonné l’étude des cultures exotiques pour rester chez eux et observer leur propre société. Et non seulement, ils regardent la société rurale, lieu où les traditions perdurent (comme nous pouvons le voir dans le film poétique de Metje Postma, Of Mares and Men), mais, de plus en plus, ils tournent leurs caméras vers la société urbaine contemporaine. AInsi, des sujets tels les institutions urbaines, comme les écoles et les hospices (A hospice  in Amsterdam et A Touch of Class) et la politique d’immigration (Treasure Mountain et Mama Blessing) sont traités dans cette sélection. Ces films offrent un éventail de styles, des images 16 mm évocatrices et poétiques de Metje Postma, au cinéma direct précis de Steef Meyknecht et Mascha et Manfred Poppenk, au style artistique et suggestif de Monique Verhoeckx. Tous les réalisateurs ne sont pas des anthropologues professionnels. L’anthropologie visuelle est de plus en plus investie par des non-anthropologues. Mais la méthodologie de ces réalisateurs est clairement anthropologique. Ils ont tous consacré une longue période à apprendre à connaître la situation et l’environnement culturel des sujets qu’ils filment. Steef Meyknecht a travaillé pendant deux ans comme volontaire dans l’hospice où il voulait filmer, Metje Postma a grandi dans la région qu’elle allait filmer et a passé plusieurs années à se documenter sur le sujet, Monique Verhoeckx a filmé l’histoire de sa propre famille, ayant grandi avec les histoires de sa mère sur la vie des anciennes Indes orientales néerlandaises. Et Mascha et Manfred Poppenk ont filmé tous les jours, pendant un an, dans l’école qui est le sujet de leur film. Il en résulte des films qui nous offrent une vision «de l’intérieur» de la culture en train d’être filmée, et, de ce fait, nous montrent différents aspects de la société, qui, même pour les spectateurs néerlandais, sont étonnants.
Pour introduire le programme, j’ai choisi de présenter un film sous le titre «Les anthropologues néerlandais filmant Jean Rouch». La relation de Jean Rouch avec les Pays-Bas était chaleureuse. Indépendamment d’avoir été un ami proche de Joris Ivens, Rouch a eu d’excellentes relations avec l’université de Leiden, dont il devient docteur honoris causa en 1980. C’était une proposition du Dr Gerbrands, le chef du département d’Ethnocommunication à l’université de Leiden. Dirk Nijland, qui enseigne l’ethnocinématographie, fut également impliqué. Nijland et Philo Bregstein, réalisateur néerlandais et ami proche de Rouch, ont proposé plus tard l’idée de faire un film sur le tournage de Madame l’Eau,  qui devait avoir lieu aux Pays-Bas. Ensemble, ils ont écrit le script du film. Rouch’s Gang fut coréalisé par Dirk Nijland et Joost Verhey, anthropologue et réalisateur, et Steef Meyknecht. J’ai choisi de montrer ce film comme un hommage à Jean Rouch, un pont entre l’anthropologie visuelle française et néerlandaise, et comme une introduction au programme que je présenterai pendant ce Festival international Jean Rouch. Rouch’s Gang n’a jamais été projeté au Bilan du film ethnographique.

Eddy Appels
Directeur du Beeld voor Beeld

Eddy Appels est anthropologue, historien des médias et réalisateur de documentaires. Il est le président de la Dutch Foundation for Visual Anthropology et le directeur du Beeld voor Beeld, festival international de films documentaires sur la culture et la représentation. Son travail anthropologique a porté sur les questions du colonialisme dans les anciennes Indes orientales néerlandaises. Il a dirigé différents programmes pour la télévision nationale néerlandaise et a réalisé plusieurs films indépendants, principalement consacrés à la vie des Juifs en Europe.

Samedi 14 mars – 14h30/18h30
Pays-Bas et France : des anthropologues néerlandais filment Jean Rouch.

De Bende van Rouch – Rouch’s Gang.
Pays-Bas – 70 min – 1993 – vidéo – couleur – sous-titres anglais.
Réalisation : Steef Meyknecht, Dirk Nijland, Joost Verhey.
Auteur : Philo Bregstein, Dirk Nijland.
Image : Steef Meyknecht.
Son : Joost Verhey.
Montage : Ton de Graaf.
En 1991, Jean Rouch a commencé à travailler sur son nouveau film Madame l’Eau, dont une grande partie fut tournée aux Pays-Bas. Ce documentaire, qui suit Rouch et ses quatre amis du Niger – Damouré Zika, Lam Ibrahim Dia, Tallou Mouzourane et Moussa Hamidou – tandis qu’ils travaillent à leur film, nous entraîne dans les coulisses de Madame l’Eau et nous offre un aperçu de la façon dont Rouch conçoit le cinéma.

In 1991, Jean Rouch started to work on his new feature film Madame l’Eau, much of which was shot in The Netherlands. The documentary Rouch’s Gang follows the film crew and provides a glimpse behind the scenes as Jean Rouch and his four friends from Niger make their film. By providing an outsider’s view of Madame L’Eau, the documentary provides more insight into how Rouch approaches film.

La politique d’immigration néerlandaise : hier et aujourd’hui.

De Schattenberg – Treasure Mountain.
Pays-Bas – 80 min – 2007 – vidéo
couleur – sous-titres anglais.
Réalisation : Monique Verhoeckx.
Image : Gregor Meerman.
Son : Erik Langhout.
Montage : Barbara Hin.

Quel est le lien entre quatorze radiotélescopes, les anciennes Indes orientales néerlandaises et le camp nazi de Westerbork aux Pays-Bas ? Ce film nous entraîne dans un voyage à travers le temps, qui débute à l’observatoire de la Treasure Mountain, où se trouvait autrefois le fameux camp de transit où en 1950, la mère de la réalisatrice se réfugia temporairement, après avoir survécu à deux guerres en Indonésie. Barbelés, huttes, miradors, portail…, rien ne semble avoir changé, sauf le nom du lieu.

What links 14 radio telescopes, the former Dutch East Indies, and Holland’s World War II Nazi Camp Westerbork ? In this film by Monique Verhoeckx we make a journey through time, departing from the observatory at Treasure Mountain, once the location of the notorious transit camp where the filmmaker’s mother found temporary shelter in the huts in 1950, after surviving two wars in Indonesia. In that year the place was still in its old state: barbed wire, huts, guard towers and a gate. Only the name had changed.

Mama Blessing.
Pays-Bas – 40 min – 2008 – vidéo – couleur – sous-titres anglais.
Réalisation, image : Roswitha Eshuis.
Son : Jaim & Joel Sahuleka.
Montage : Harro Henkemans.

Mama Blessing est une jeune mère qui s’est enfuie du Nigeria après avoir été menacée par une secte mafieuse vaudou. En Hollande, elle erre dans les rues avec ses enfants. Ces derniers, malades et sous-alimentés, sont placés dans une famille adoptive. On découvre alors que Daniel, le fils, a un grave problème de croissance. Mais, pour recevoir les traitements nécessaires, il doit être couvert par une assurance maladie. Ce qui signifie que les enfants doivent rester dans leur famille d’adoption. Tandis qu’ils sont pris en charge par l’État-providence, Mama Blessing doit se débrouiller seule. Petit à petit, les enfants s’éloignent d’elle, et elle cherche désespérément comment regagner leur garde.

Mama Blessing is a young mother who fled from Nigeria after being threatened by a Mafioso voodoo sect. In Holland she roams the streets with her children. The children are sick and underfed and are placed in a foster home. There they discover that Blessing’s son Daniel has a serious developmental disorder. As a condition for receiving the necessary care and treatment, he needs to be covered by health insurance. This means that the children need to stay in the foster home. The children are caught up in the wheels of the welfare state, while Blessing is left to her own devices. Bit by bit the children estrange from her. The mother is desperately looking for a way to regain the custody over her own children.

Dimanche 15 mars – 14h30/18h30
Vie rurale.

Van Mannen en Merries – Of Mares and Men.
Pays-Bas – 85 min – 1998 – vidéo – couleur – sous-titres anglais.
Réalisation, images : Metje Postma.
Son : Lisa van Hamel, Selina Haledo.
Montage : Arjanne Laan, Jet Homoet, Metje Postma.

Tout au long d’une saison, Metje Postma a suivi le quotidien de deux fermes en Zélande aux Pays-Bas, où la terre continue à être travaillée comme autrefois, avec des chevaux de labour. Porté par des images d’une grande force poétique, ce film offre une perspective étonnante de la vie de ces hommes qui travaillent avec ces énormes équidés.

This documentary was filmed in the province of Zeeland in The Netherlands. Two farming businesses still making use of workhorses are followed during the farming period. The film offers an astonishing perspective that introduces the viewer to and admires the life of men that work with those enormous horses.

Grandir et mourir dans des institutions urbaines modernes.

Een Klasse apart  – A Touch of Class (part 1).
Pays-Bas – 52 min – 2006 – vidéo – couleur – sous-titres anglais.
Réalisation : Masha et Manfred Poppenk.
Image : Deen van der Zaken.
Son et montage : Manfred Poppenk.

La Kingmaschool à Amsterdam est une école secondaire pour des enfants aux difficultés scolaires importantes, souvent combinées à des problèmes comportementaux. Pendant plus d’un an, Masha et Manfred Poppenk ont suivi le quotidien de l’établissement et réalisé un document important à l’instar du Cinéma Vérité. Le film offre une image saisissante de la culture de la pauvreté dans la société occidentale, se transmettant de génération en génération et créant, de ce fait, les bannis du futur. Mais il dépeint également le combat des enseignants qui essayent désespérément de briser ce cercle vicieux.

The Kingmaschool in Amsterdam is a special secondary school for children with severe learning disabilities, often combined with behavioral problems. The makers have filmed in the school every day for over a year. The result is an important document in the style of the Cinema Vérité. The film gives a startling image of the culture of poverty in western society, transmitting itself through the next generation and thereby creating the outcasts of the future. But the film also portrays the teachers at the school who are desperately trying to stop this vicious circle.

Het Veerhuis – A Hospice in Amsterdam.
Pays-Bas – 60 min – 2005 – vidéo – couleur – sous-titres anglais.
Réalisation, image : Steef Meyknecht.
Son : Carla van der Meijs.
Montage : Jelle Redeker.

Quand la famille et les amis ne peuvent plus s’en occuper, les gens viennent à « Het Veerhuis » pour y mourir. Avec l’aide de quarante-cinq volontaires, les quatre résidents créent temporairement leur propre environnement. L’anthropologue Steef Meyknecht y a travaillé bénévolement pendant deux ans avant de commencer à tourner. Ce portait intime du quotidien de l’hospice est un film profondément émouvant sur la mort et sa place dans la société moderne.

If family and friends can’t take care any more, people come to die in “Het Veerhuis”.  With the help of forty-five volunteers, the four inhabitants temporarily create their own environment. The daily routine of the hospice is the subject of this intimate portrait. The filmmaker/anthropologist has worked as a volunteer for two years in this hospice before starting to film. The result is a deeply moving film about death and how modern society deals with it.

La carte blanche consacrée au festival Beeld voor Beeld est soutenue par l’ambassade des Pays-Bas en France.

compétition

Lundi 16 mars – 14h/19h
La Robe du Temps
Niger
52 min – 2008
vidéo – couleur.
Réalisation :
Malam Saguirou (Niger).
Image :
Malam Saguirou, Salissou Rabé,
Issoufou Magagi.
Son :
Sani Dan Balla.
Montage :
François Pit.
Production :
Dangarama – Adalios.
Distribution :
Dangarama – Niger – Adalios
France – adalios(at)adalios.com
Niger – saguir2002(at)yahoo.fr

À la mort de son père, Ousseini Saley Sally hérite du titre de Sarkin Fawa, le chef de la traditionnelle « confrérie des Bouchers » de Zinder. Sans y être préparé, ni disposer des moyens financiers nécessaires, néanmoins, il relève le défi de développer une filière d’exportation de viande tout en conservant les modes de production traditionnelle. Le réalisateur le suit dans son parcours semé d’embûches, jusqu’à la création d’une société élargie à tous les acteurs du secteur agro-alimentaire de la région. À l’heure où l’Afrique cherche à s’affranchir des tutelles postcoloniales, en trouvant de nouveaux modes de développement, saluons une démarche novatrice, combinant tradition et modernité, mutualisant les compétences et les savoirs locaux.

Ousseini, the young chief of the very traditional Butcher Brotherhood in Zinder, Niger, takes up a double challenge: by trying to develop the meat exporting channel in his area, he both wants to legitimate his recently acquired position as a traditional chief and to assert himself as an innovative chief.

Malam Saguirou – Né à Zinder. Après une formation à l’IFTIC (Institut de formation aux techniques de l’information et de la communication) de Niamey, il entame un cursus de formation audiovisuelle en Europe : Cinédoc (Annecy) et Doc clinic talent campus (Berlin) en passant par Africadoc (Dakar). En 2007, à Niamey, il fonde et dirige la société de production Dangamara Sarl.
Filmographie : La Chèvre qui broute (2007), Un Africain à Annecy (2006), Le Chasseur du vent (2005), Le Prix d’un plat (2005).

Tukki Bi – Le Voyage
Sénégal
 75 min – 2008 – vidéo – couleur – sous-titres français.
Réalisation, montage :
Jenny Maggi (Suisse), Dame Sarr (Sénégal).
Image :
Jenny Maggi.
Son :
Ibrahim Diaw.
Production, distribution :
Unité de sociologie visuelle
Département de sociologie
Université de Genève – Suisse
jenny(at)unige.ch

C’est un curieux virus qui sévit à Louga : celui de la migration. Dans cette région à forte tradition migratoire, il n’y a pas une famille qui n’ait pas son(ses) migrant(s). Toutes les couches de la société sont touchées. Lors d’un de ses voyages de retour, Dame Sarr questionne les habitants de Louga sur ce qui les pousse à partir. À l’encontre de nos idées reçues, les réponses obtenues nous éclairent sur les causes et les conséquences de la migration sénégalaise.

Dame Sarr, a Senegalese migrant, during a journey back to his community of origin in Louga, discuss with local inhabitants about their perception of causes and consequences of migration to Europe.

Jenny Maggi – Chercheuse et réalisatrice, enseigne l’anthropologie visuelle et la sociologie visuelle au département de sociologie de l’Université de Genève. Elle a suivi une formation aux Ateliers Varan.
Filmographie : La Famille El Mouden (2004).

Dame Sarr – Réalisateur. Tukki Bi est son premier film.

Nord-sud.com
Cameroun, Belgique, France
45 min – 2007 – vidéo – couleur.
Réalisation :
François Ducat (Belgique)
Image :
Bernard Verstraete.
Son :
Marianne Roussy.
Montage :
Marie-Hélène Mora.
Production :
Iota Production – Belgique
contact(at)iotaproduction.com
Les Productions du Lagon – France.

Le paradis, pour certains, est à quelques coups de rames, pour d’autres, à quelques coups de clics. Et, à Yaoundé, pour nombre de femmes, le saint Pierre qui en détient les clés, c’est ce mari blanc qu’elles espèrent trouver via l’Internet et qui leur permettra d’échapper à la misère. François Ducat a rencontré certaines de ces candidates au mariage, suivi leur parcours vers « l’eldorado » et recueilli leurs rêves, leurs fantasmes, leurs espoirs et leurs désillusions. À travers des histoires personnelles, parfois heureuses, souvent douloureuses et le prisme des relations hommes blancs et femmes noires, se dessine une forme, pour le moins originale, de partenariat économique entre le Nord et le Sud.

North-South looks at the relations between the developed and developing worlds through the prism of relationships between white men and black women on the Internet. Several stories cross each other, revealing the dreams, hopes and disappointments that underlie these singular encounters.

François Ducat – Réalisateur et scénariste.
Filmographie : Les Stéphanoises (2004), Aqua Micans (2004), Quelques Gouttes de moi (2003), 15 Minutes pour la régularisation (2000).

Un soir d’été, un étranger
France
46 min – 2007 – vidéo
couleur.
Réalisation, image :
Olivier Bertrand (France).
Son :
Stéphane Prince.
Montage :
Sylvie Renaud.
Production, distribution :
Ateliers Varan – France
contact(at)ateliersvaran.com

Un soir d’été, un étranger frappe chez Ludovic et Maryse, dans un village cossu d’Île-de-France. C’est Miloud, un immigré clandestin marocain. Contre toute attente, ils lui ouvrent leur porte et le cachent dans leur grenier. Un réseau se met en place pour l’aider. C’était en 1997. Dix ans plus tard, alors que Miloud a disparu, Olivier Bertrand revient sur les lieux pour essayer de comprendre pourquoi ces notables ont ouvert leurs portes et qu’est-ce qui les a poussés à entrer en résistance. Avec le recul du temps, Ludovic, Maryse, Marguerite, Christian et Christiane donnent chair à cette belle page de solidarité et de résistance.

In 1997, inhabitants of an Île-de-France village have hidden for a few months a young illegal Moroccan who turned up in their village. An underground network was created. Some people hid him in their attic. Most of them were elderly people, not especially activists. Ten years later, Miloud has disappeared. We went back to Janvry, to understand what made those people open their door.

Olivier Bertrand – Journaliste, Un soir d’été, un étranger est son premier film.

Lundi 16 mars – 20h30
Le Gendarme Citron
Nouvelle-Calédonie
52 min – 2008 – vidéo – couleur.
Réalisation :
Gilles Dagneau (France).
Image :
Claude Lindor, Pierre Vachet.
Son :
Paul Mesanovic.
Montage :
Valérie Pasteau.
Production, distribution :
aaa – France
studio(at)aaaproduction.fr

Dans les années 50 et 60, Robert Citron, gendarme, mais avant tout homme éclairé, découvre la Nouvelle-Calédonie pour y vivre une formidable aventure humaine et cinématographique. Tout son temps libre, il le consacre à filmer les Kanak dans leurs activités quotidiennes et coutumières, avec intelligence, respect, curiosité et désir de comprendre. Tournées à l’île des Pins et à Canala, ces images rares constituent l’unique témoignage filmé de la culture Kanak de cette époque. Elles ont été acquises par le Centre culturel Tjibaou, et sont aujourd’hui décryptées par les collecteurs du patrimoine Kanak. Portrait d’un humaniste qui a permis « la rencontre des hommes ».

In the middle of the fifties, Robert Citron known as « The State Trooper Lemon » leaves to discovery the New Caledonia, to live a human and film adventure. He takes one 8 mm movie camera and he acts as filmmaker. fifty years later, his pictures turned in the island of Pines and in Canala are made public and deciphered by the collectors of heritage kanak.

Gilles Dagneau – A débuté comme rédacteur à La Revue du Cinéma et aux Fiches de Monsieur Cinéma. Il est l’auteur de deux biographies sur Dustin Hoffman et Ava Gardner. Chef monteur pour la télévision depuis 2001, Gilles Dagneau a séjourné dix ans en Nouvelle-Calédonie et trois ans en Polynésie.
Filmographie : Tjibaou, le pardon (2006), Tiano, la parole déchirée (2003), La Vallée du Tir (2000), Jean-Marie Tjibaou, la parole assassinée (1997), Remenber New Caledonia (1996), Le Bridge (1986).

Gina’s wedding
Papouasie-Nouvelle-Guinée
52 min – 2008 – vidéo – couleur
version française.
Réalisation, image :
Martin Maden
(Papouasie-Nouvelle-Guinée).
Son :
Carla Maria Cribari Assali.
Montage :
Carole Borne.
Production, distribution :
La Huit – France
distribution(at)lahuit.fr

À Napamogona, sur les hauts plateaux de Papouasie, l’effervescence est grande. Gina, une ethnologue allemande, va y épouser, selon la coutume locale, Mark, son fiancé anglais. Si, pour elle, c’est un retour aux origines, une quête personnelle et humaine, pour Papa Tau, son père adoptif, et chef du village, ce mariage est l’opportunité d’asseoir son autorité, de réaffirmer la cohésion des cinq clans qui fondent le village et de faire entrer ce dernier dans la modernité. Lui-même d’origine papoue, le réalisateur nous révèle avec sensibilité et respect les codes d’une société complexe qui excelle à se mettre en scène avec une jubilation féroce et contagieuse.

Gina’s Wedding » is a film about inter-cultural relationships, a love story between Gina, a young German woman and Napamogona, a native village in Papua New Guinea. The village has decided to host Gina’s wedding with Mark, her fiancé. The film describes how love can become the basis of collective human organisation.

Martin Maden – Né en 1963 à Rabaul (PNG), il est réalisateur et cameraman, spécialiste du développement communautaire. Il a appris le cinéma à la Skul Bilong Wokim Piksa de Papouasie avec les Ateliers Varan, puis a enseigné lors d’ateliers de cinéma documentaire dans le Pacifique. Il est l’auteur de Tinpis Run (1990), le premier road movie papou.
Filmographie : Crater Mountain Story (2006), Lukautim Bus (1993/95), Growing Up (1991), Stolat (1985), Tupela Tingting (1984).

Himalaya, terre des femmes
Inde
52 min – 2008 – vidéo – couleur.
Réalisation, image :
Marianne Chaud (France).
Montage :
Françoise Berger.
Production, distribution :
ZED – France
jrouyer(at)zed.fr

Pendant trois mois, Marianne Chaud, ethnologue, a partagé le quotidien des habitants de Sking, petit village du Zanskar, perché à quatre mille mètres d’altitude, où se perpétue un mode de vie ancestral. C’est la saison des moissons. Les hommes étant partis gagner un peu d’argent en ville, ce sont les femmes qui assument la récolte dont dépend la survie du village pendant l’hiver interminable qui approche. Filmé en caméra subjective, ce documentaire capte au plus près le quotidien de quatre générations de femmes, grâce à la relation privilégiée que la réalisatrice a tissée avec elles.

Filmed from the point of view of a subjective camera, this film offers a sensitive and poetic immersion in the life of four generations of women during harvesting season, in one of the most isolated villages in the Himalayan region of Zanskar.

Marianne Chaud – Ethnologue, diplômée de l’École des hautes études en sciences sociales (Paris). Depuis sept ans, elle travaille dans le Zanskar, où elle séjourne plusieurs mois par an.
Filmographie : Himalaya, Les Chemins du ciel (2008), Devenir femme au Zanskar (2006).

Mardi 17 mars – 14h/19h
Pixinguinha e a Velha Guarda do Samba
Pixinguinha et la Vieille Garde du Samba
(hors compétition)
Brésil
10 min – 2006 – vidéo – noir et blanc et couleur.
Réalisation :
Thomaz Farkas, Ricardo Dias (Brésil).
Image :
Thomaz Farkas, Ricardo Dias,
Pedro Farkas.
Montage :
Marcio Miranda Perez.
Son :
Gabriela Cunha, Daniel Turini.
Production, distribution :
Cinematografica Superfilmes – Brésil
super(at)superfilmes.com.br

Pixinguinha (1897-1973) fut un des plus grands compositeurs de la musique populaire brésilienne. En avril 1954, Thomaz Farkas a filmé six minutes de son spectacle, alors qu’il se produisait avec la Vieille Garde du Samba au parc Ibirapuera pour les festivités du quatrième centenaire de Sao Paulo. Le film fut perdu puis retrouvé cinquante ans plus tard. Thomaz Farkas nous en présente la version restaurée.

In 1954 Thomaz Farkas shot, with his wind-up 16mm camera, Pixinguinha and the Old Guard at São Paulo’s Fourth Centenary festivities. This material was lost and then rediscovered 50 years later.

Thomaz Farkas – Producteur et photographe.

Ricardo Dias – Biologiste et réalisateur de courts et moyens métrages.
Filmographie : Fé (Foi) (1999).

À l’hôpital pour violons…
France
8 min – 2008 – vidéo – couleur.
Réalisation :
Flora Reboussin, Alexandra Sallé, Aurore Samson (France).
Production, distribution :
Université de Tours – UFR Arts et Sciences Humaines – Nadine Michau – France – nadine.michau(at)free.fr

Cécile Grange est une passionnée de musique. Très jeune, elle commence le violoncelle, mais, suite à un accident, son instrument se brise. Elle décide, alors, de devenir « docteur pour violoncelles ». Nous la suivons tandis qu’elle répare, avec une passion intacte, un violon dont le manche s’est cassé.

Cécile Grange has always had a passion for music. Very young, she learnt the violoncello, but, following an accident, its instrument broke. She wanted to become « doctor for violoncellos ». We follow her while she repairs a violin whose handle broke.

Flora Reboussin, Alexandra Sallé, Aurore Samson – À l’hôpital pour violons… est leur premier film réalisé dans le cadre du cours d’audiovisuel au département de sociologie de l’Université de Tours.

Rules and Rebels. A Portrait
Norvège, USA
28 min – 2008 – vidéo – couleur
sous-titres anglais.
Réalisation, image, son, montage :
Ronnie Smith (Norvège).
Production, distribution :
Visual Cultural Studies
University of Tromsø – Norvège
evabritt.abelsen(at)sv.uit.no

Des vis ou des jouets placés entre les cordes d’un piano, le sciage d’une chaise, une respiration, le silence…, pour les adeptes de l’Open Form, tout fait son, sens et musique. Nous entraînant dans ses explorations, et au fil de ses rencontres avec d’autres musiciens, Else Olsen Storesund nous initie aux arcanes de ce mouvement à la croisée des chemins entre le monde de l’art et celui de la musique, où cette dernière s’écrit autrement qu’avec des notes et ne se décrit pas en mots, mais s’écoute et se regarde.

Portrait of an avant-garde music style called Open Form. Through the eyes of one of the performers we get an insight into a musical subculture which aesthetic and artistic codes and values are far from mainstream. The objective of this project is to create a collage where the visual, aura land textual is represented to make this musical phenomenon as comprehensive as possible.

Ronnie Smith – A obtenu un Master à l’Université de Tromsø. Rules and Rebels. A Portrait est son premier film.

Le Salaire du poète
Vanuatu
59 min – 2008 – vidéo – couleur.
Réalisation, image :
Eric Wittersheim (France).
Son :
Nicolas Becker.
Montage :
Cécile Kiélar.
Production :
Kakofony production, Tawi films, (Port Vila), East West Center (Honolulu), CNRS-LACITO
ericwittersheim(at)hotmail.fr

Alexandre François, linguiste au CNRS, a été adopté par les habitants de l’île de Motalava, au Vanuatu. Fin 2005, il s’y rend avec toute sa famille et une ethnomusicologue pour l’inauguration d’un chant épique écrit dans la langue des ancêtres – la langue du dieu Qat – qui doit lui être consacré. Tout en nous offrant un panorama des différentes formes musicales pratiquées à Motalava, et en nous montrant les chercheurs à l’œuvre, ce film prend le temps de regarder vivre le village. Car, après tout, le travail du chercheur, c’est, comme le dit Alex, « une goutte d’eau dans l’océan de ce qu’on vit sur le terrain ». Et c’est cet océan que ce film nous restitue avec tant de tendresse.

Alex, an outstanding French linguist from the CNRS, has been adopted by the people of Motalava island, in Vanuatu. He decides to go back there with all his family, especially for the launching of an epic traditional chant dedicated to his own work.

Eric Wittersheim – Anthropologue, il s’intéresse aux sociétés du Pacifique Sud depuis la fin des années 1980 et plus particulièrement à la vie politique mélanésienne. Il a mené de nombreuses enquêtes au Vanuatu. Actuellement, il vit et travaille à Honolulu, au Pacific Islands Development Program (East-West Center).
Filmographie : Grassroots, ceux qui votent (2003), Allers-retours à la terre (1997), Ouest Terne (1994).

L’Homme qu’il faut à la place qu’il faut
Guinée
65 min – 2008 – vidéo – couleur.
Réalisation :
Cédric Dupire,
Matthieu Imbert-Bouchard (France).
Image :
Cédric Dupire.
Son :
Carole Verner.
Montage :
Charlotte Tourrès.
Production, distribution :
Studio Shaiprod – France
cedric(at)shaiprod.com

Fadouba Oularé dirige son ballet comme un chef militaire. Normal, ce grand maître percussionniste est aussi un vétéran des guerres d’Indochine et d’Algérie, mais aussi une figure importante de la révolution guinéenne. C’est à Faranah, dans son village-fief, que les réalisateurs ont suivi le charismatique et pour le moins atypique « adjudant-chef Fadouba, artiste, percussionniste, national, international et du monde », chef de clan, chasseur de voleurs, guérisseur, qui sait mieux que personne, faire parler et danser le djembé. À travers son parcours, nous est racontée la rencontre de la musique traditionnelle mandingue avec l’histoire de son peuple.

In Conakry, in the entrance hall of the People’s Palace, an imposing fresco at the effigy of Fadouba Oularé is hanged enthroned. He is represented with his Djembe, surrounded by his people, his rifle and the feast raised. He is the incarnation of the slogan sent out by the Sékou Touré government to mobilize the Guinean population : « The right man at the right place ».

Cédric Dupire – Né en 1979, diplômé en médiation culturelle, a réalisé plusieurs films expérimentaux en super 8. Il est un des fondateurs de Shai Productions, qui a pour but de promouvoir et de développer des projets audiovisuels indépendants et alternatifs principalement relatifs au domaine de la musique.
Filmographie : Musafir (2006).

Matthieu Imbert-Bouchard – Passionné de musique africaine, il se rend chaque année depuis dix ans en Afrique de l’Ouest pour parfaire ses connaissances. L’Homme qu’il faut à la place qu’il faut est son premier film.

Jacy Inspiraçao, A cara do Brasil
Jacy Inspiraçao, le visage du Brésil, dans les replis du carnaval
Brésil
72 min – 2008 – vidéo – couleur
sous-titres français.
Réalisation, image, son, montage :
Clément Crauste (France).
Auteurs :
Clément Crauste, Jacy Inspiraçao.
Production, distribution :
olhosdatoca – Clément Crauste
France
voudoudou(at)gmail.com

Avec Jacy Inspiraçao, icône de la musique populaire brésilienne et maître incontesté du samba, la musique est conversation. Il ne raconte pas le samba, il le chante dans la spontanéité des rencontres. Découvrons cet « homme d’inspiration et de vocation pour la musique et pour le bien », tandis qu’il prépare un samba-enredo (hymne de carnaval) dans l’espoir de remporter la première place du classement. En suivant de près cette course effrénée à la victoire, nous mesurons les difficultés rencontrées par le « sambiste » sur le chemin de la Sapucai.

Respected compositor in his community of the Coroa (Santa Teresa, Rio de Janeiro), Jacy Inspiraçao is an old hand of samba-enredo. Every year with the aim of the carnival, he composes and proposes new one samba to one of the schools of the « Special Group” trying to gain the first place of the classification…

Clément Crauste – Ethnologue, doctorant associé à l’équipe de l’EREA (Centre d’enseignement et de recherche en ethnologie amérindienne), il poursuit à l’Université Lyon 2 un doctorat en anthropologie audiovisuelle, ethnologie, science des religions. Il s’est beaucoup consacré au terrain brésilien, urbain et nordestin.
Filmographie : Joggos de cintura no Maranhao (2005), Sou Poeta Popular (2004).

Mardi 17 mars – 20h30
Domenica dei fiori
Sunday Flowers
Roumanie
21 min – 2008 – vidéo – couleur
sous-titres anglais.
Réalisation, image, son, montage :
Ferruccio Goia,
Roberto Kusterle (Italie).
Production, distribution :
Ferruccio Goia, Roberto Kusterle
Italie
ferruccio.goia(at)gmail.com

Un pope chantant, de noir et d’or vêtu, qui semble sortir de la fresque contre laquelle il est adossé. Des mains ridées qui pétrissent une pâte à pain, ou, délicatement, décorent des oeufs. Des lèvres usées qui se penchent pour baiser une croix. Un maréchal-ferrant à l’œuvre, des paysans qui moissonnent en costume d’autrefois. Des lamentations d’une veillée funèbre. Tourné à l’occasion des fêtes de la Pâque orthodoxe dans un village des Maramures en Roumanie, ce film est un hymne à la ferveur. Ferveur qui anime d’une même force le profane et le sacré. Ferveur transcendée par une photographie splendide et la musique mystique d’Arvo Pärt.

A documentary film of the Orthodox Easter celebrated in a village in the Maramures area, Romania. This film try to discover the roots that belong to a Romanian culture which so far has maintained its medieval traits and traditions.

Roberto Kusterle – Né en 1948 à Gorizia. Depuis le début des années 1970, il peint et fait des installations artistiques. La photographie est devenue sa principale forme d’expression à partir de 1988.

Ferrucio Goia – Né en 1982 à Formia. A étudié les Beaux-Arts, la musique et le théâtre à Udine (Italie). Depuis 2003, il travaille comme vidéaste.

A Tal Guerreira – Clara guerrière – Clara’s Prayer
Brésil
14 min – 2008 – vidéo – couleur
sous-titres anglais.
Réalisation :
Marcelo Caetano (Brésil).
Image :
Jurandir Müller.
Son :
Patricio Salgado.
Montage :
Pedro Marques.
Production, distribution :
Paleo TV – Brésil
marcelo(at)paleotv.com.br

C’est une étrange cérémonie qui se déroule dans ce Temple spiritualiste ubamdiste, où chacun danse et entre en transe devant une télévision diffusant le spectacle d’une chanteuse. Dans un night-club gay, le transformiste Michelly fait revivre tous les soirs la même chanteuse au son des tambours sacrés. Pour les uns, elle est Clara « la lumière », Clara « la guerrière », pour Michelly, elle est Clara « la perturbatrice ». Clara Nunes, la chanteuse brésilienne la plus populaire, au style unique mêlant bossa nova, samba et spiritualité afro-brésilienne, a fait l’objet d’un véritable culte, un an après sa mort en 1983. Exploration des limites ténues entre sacré et profane.

Clara Nunes was Brazil’s most popular singer when she died in the eighties. Her unique style mixed bossa nova with Afro-Brazilian religions. For many followers, she became an orisha deity. This tribute to Clara Nunes questions the limits between sacred and profane.

Marcelo Caetano – Né en 1982 à Belo Horizonte. A étudié l’anthropologie à l’Université de Sao Paulo et s’intéresse particulièrement à la religion, la sexualité et la culture afro-brésilienne. A Tal Guerreira est son premier film.

Prophète(s)
France
46 min – 2007 – vidéo – couleur.
Réalisation, image, son :
Damien Mottier (France).
Montage :
Mélanie Pavy, Damien Mottier.
Production, distribution :
Les films de la jetée
lesfilmsdelajetee(at)gmail.com

Originaire de Côte d’Ivoire, Placide, 26 ans, étudiant en économie, avait abandonné la voie du seigneur avant d’être rappelé par Dieu en 2001. Mission : évangéliser la France. Il ne tarde pas à y rencontrer son mentor, le prophète Bong. Plongée dans un univers aussi méconnu qu’inquiétant : les églises évangéliques, où le Seigneur ne multiplie plus les pains mais les enveloppes à billets et où les prophètes suivent des plans de carrière bien tracés. Placide, qui se lance avec ferveur dans la croisade, en deviendra-t-il un à son tour? Un film sur la dérive des croyances et la manipulation.

Placide is a young native from Ivory Coast. He comes to Paris with the sole intention of evangelizing France. He preaches sometimes in the Parisian subway and soon meets a man who will become his spiritual father, a prophet.

Damien Mottier – A fait des études de sociologie avant de s’orienter vers le cinéma. Il devient assistant caméra puis assistant réalisateur tout en poursuivant une thèse d’anthropologie visuelle à l’Université de Nanterre. Prophète(s), réalisé dans le cadre de ses recherches doctorales sur les églises évangéliques de la banlieue parisienne, est son premier film.

Nouvelle Terre promise
Colombie
45 min – 2008 – vidéo – couleur.
Réalisation :
Hervé Colombani (France).
Image :
Marie Chevais.
Montage :
Paul Rambaud.
Production, distribution :
CNRS Images – France
Christine.Chapon(at)cnrs-bellevue.fr

Jamais, ils ne se coupent la barbe, ni les cheveux. Ils vêtent des tuniques dans la plus pure tradition saint-sulpicienne. Ils pratiquent le shabbat et vivent la bible à la main en pleine jungle équatoriale, sur les bords du fleuve Amazone. Ils ? Ce sont les membres du Mouvement Israelitas, religion syncrétique associant judaïsme, incaïsme et christianisme, qui est apparu en 1955 dans les Andes péruviennes, et dont l’utopie est de restaurer le peuple d’Israël. Le mouvement a essaimé en Bolivie et en Colombie, jusqu’à l’Amazonie qui s’est révélée être la Terre promise. Au village d’Israël, les adeptes racontent leur foi, les rituels qu’ils doivent pratiquer et les règles à observer.

In the Colombian Amazon, a religious community, known under the name of “Israelitas Movement”, tries to reconstitute a lifestyle of the origins, based on a new compilation of the Ten Commands.

Hervé Colombani – Diplômé de l’Université Denis Diderot-Paris 7 en physique fondamentale, a réalisé de nombreux films scientifiques pour le CNRS et la Cité des sciences et de l’industrie, ainsi qu’un documentaire ethnographique sur un culte syncrétique au Guatemala.
Filmographie : Maximon (2006).

Mercredi 18 mars – 14h/19h
L’École nomade
Russie
52 min – 2008 – vidéo – couleur.
Réalisation, son :
Michel Debats (France).
Auteur :
Alexandra Lavrillier.
Image :
 Viatcheslav Semenov.
Production, distribution :
La Gaptière Production – France
contact(at)lagaptiere.com

En Sibérie orientale, des clans evenk, soucieux de préserver leur culture, aidés par l’anthropologue française Alexandra Lavrillier, ont mis en place un école nomade, homologuée par le ministère de l’Éducation russe. Outre un cursus scolaire classique, les enfants y étudient la culture, l’histoire et la langue evenk, mais surtout y apprennent la forêt et la vie nomade, l’objectif étant de leur donner les éléments pour qu’ils puissent assimiler modernité et tradition. L’école nomade est une belle réponse à ce défi.

Instead of going away to school, some Evenk children of remote Siberia have the school brought to them! French anthropologist Alexandra Lavrillier is fighting alongside the Evenk people of south-eastern Siberia to save their heritage. She has helped set up a mobile school to give Evenk children the chance to receive a modern education without having to sacrifice their ancestral traditions.

Michel Debats – Après avoir assisté pendant vingt ans des réalisateurs tels que Dino Risi, Fernando Arrabal, Marcel Carné, Frédéric Mitterrand, Daniel Vigne, il a coréalisé Le Peuple migrateur et deux documentaires pour Arte dans le cadre de Thema.

Stone Pastures
Inde
65 min – 2008 – vidéo – couleur
sous-titres anglais.
Réalisation :
Donagh Coleman (Finlande).
Image :
Timo Petonen,
 Johannes Lehmuskallio.
Son :
Tom Johnson.
Montage :
Breege Rowley.
Production, distribution :
Illume Ltd – Finlande
maarit.mononen(at)illume.fi

La vie d’une famille nomade sur le plateau himalayen de Chantang, dans le Ladakh. Sonam et sa famille élèvent des chèvres qui produisent le pashmina, utilisé pour les plus fins cachemires. Leur survie dépend de la vente de cette laine. Cet argent leur permet également d’envoyer les enfants à l’école. Tout attachés qu’ils soient à leur vie nomade, ils rêvent d’un avenir meilleur que seule l’éducation peut leur apporter. Mais ils ont bien des soucis : Padma, l’aîné, peu intéressé par l’école, ne cesse de fuguer. Tous leurs espoirs reposent désormais sur Kunsang, le cadet. Ce film d’observation les suit au fil des saisons et au plus près de leur quotidien, dans une période de transition.

Stone Pastures tells the story of a nomadic family living on the Himalayan plateau of Ladakh. In this cold desert, the family struggles rearing pashmina goats. Ladakh’s gritty conditions give rise to the finest of materials, pashmina wool. This is the raw material for luxurious Kashmiri shawls, and the family’s only source of income.

Donagh Coleman – Né en 1975, il a grandi en Finlande, en Irlande et aux États-Unis et s’est très tôt intéressé à la vidéo. A obtenu un Master en musique et technologie des médias au Trinity College de Dublin.
Filmographie : Echoes of (2002).

Echagh – The Well
Mali
32 min – 2008 – vidéo – couleur
sous-titres anglais.
Réalisation, image, son, montage  :
Souleimane Diallo (Mali).
Production, distribution :
Visual Cultural Studies – University of Tromsø – Norvège evabritt.abelsen(at)sv.uit.no

La sécheresse ne leur permettant plus de poursuivre leur vie d’éleveurs nomades, des Touaregs du groupe Igorareine se sont installés à Echagh, dans le nord du Mali, autour d’un puits, mais surtout en raison d’une école créée à la fin des années 1990. Pour nombre d’entre eux, comme Alher, Halimatou et leurs parents, l’espoir d’une vie meilleure passe par l’éducation. Pour d’autres, comme le père de Mariam, l’école menace ce mode de vie traditionnel qu’ils veulent perpétuer. Et, de fait, le discours officiel de l’instituteur, exaltant le patriotisme malien, laisse dubitatif.

A Tuareg Fraction called Igorareine live in a locality called Echagh situated to 40 km in the northeast from Gao, northern Mali. They are basically occupied with sheep, goats, camels, cattle, breeding and have been practising a nomadic live for generations. Nowadays, some of them are about to leave this ancestral way of live due to many loss of animals caused by the desertification of the Sahara.

Souleimane Diallo – A obtenu un Master à l’Université de Tromsø. Echagh est son premier film.

After War, before Peace : Democracy in Lal, Central Afghanistan
Afghanistan
34 min – 2008 – vidéo – couleur
sous-titres anglais.
Réalisation, image, son, montage  :
Christof Thurnherr (Suisse).
Production, distribution :
Christof Thurnherr – Suisse
ctkqbul(at)gmx.net

Hazarajat, centre de l’Afghanistan : au lendemain de trente ans de guerre civile, la population essaye de s’adapter aux nouvelles structures sociétales et administratives imposées par les Occidentaux. Les anciens chefs luttent pour garder leurs positions ou s’adaptent aux circonstances. État des lieux à la lumière de l’histoire du Docteur Ruqia, sage-femme et membre du Parlement de Kaboul, dont le père, ancien gouverneur du district, fut assassiné par des Moudjahidin. À défaut de démocratie, peut-être est-ce le temps de la réconciliation ? En attendant, la vie continue dans cette vallée reculée et oubliée.

Hazarajat, Central Afghanistan : in the aftermath of 30 years of Civil War the people try to adapt themselves to the new social and administrative organisations. The advent of the western enforced new political ideas has brought a significant shift of power. Old leaders are struggling to keep their positions or are able to adapt themselves to the new circumstances. Meanwhile, as winter falls, ordinary people continue their daily routines in this remote and forgotten valley.

Christof Thurnherr – A étudié l’anthropologie culturelle et la musique à Zurich et le droit à Fribourg et au Havre. Il a travaillé comme réalisateur et photographe free lance pour des ONG en Europe, Afrique, Asie du Sud-Est et Asie centrale, région à laquelle il a consacré sa thèse. Il est assistant en anthropologie visuelle au Völkerkundemusen de Zurich.

Casa mia
Roumanie
64 min – 2007 – vidéo – couleur
sous-titres anglais.
Réalisation :
Debora Scaperrotta (Italie).
Image :
Dimitri Hempel.
Montage :
Valentina Zaggia.
Son :
Marco Ober.
Production, distribution :
Zelig film – Italie
info(at)zeligfilm.it

Portraits croisés d’Alex et Petronel, 14 ans, pris en charge par la fondation Parada, qui prône l’insertion par le cirque et le théâtre. Comme les autres enfants des rues avec qui ils partagent un appartement dans les faubourgs de Bucarest, ils retrouvent, pour un temps, une enfance trop tôt perdue, et apprennent à faire face à la vie quotidienne. Tout en pudeur, la réalisatrice les interroge sur des sujets douloureux et sur leurs rêves. L’un veut devenir artiste de cirque, et l’autre, retrouver l’amour de sa famille.

On the outskirts of Bucharest, two 14-year-olds live by themselves in an apartment, without their families. How is it that they got here? What about their past? Alex and Petronel struggle to cope with daily life as adults. At any rate, they’ve never been allowed a real childhood. Casa Mia follows them in their thoughts and in their memories of their past lives spent with their families and on the streets.

Debora Scaperrotta – Après des études de psychologie et sciences de l’éducation à l’Institut G. Toniono de Bolzano, et avoir travaillé avec des enfants handicapés entre 1998 et 2004, elle a suivi le cursus de l’École du documentaire de Bolzano.
Filmographie : Isobel (2006), Rhythm of a Generation (2005), Indian living Room (2005), Padiglione W (2004).

Mercredi 18 mars – 20h30
Umoja, le village interdit aux hommes
Kenya
52 min – 2008 – vidéo – couleur.
Réalisation :
Jean-Marc Sainclair,
Jean Crousillac (France).
Auteur :
Jean-Marc Sainclair.
Image :
Maëlenn Dujardin.
Son :
Olivier Roux.
Montage :
Laura Delle Piane.
Production, distribution :
Manta Productions, Jean Crousillac
France
jean.crousillac(at)mantaprod.com

Dans le nord du Kenya, 1600 femmes ont été victimes entre 1970 et 2003 de viols perpétrés par des soldats britanniques. Chassées par leurs maris, une poignée d’entre elles ont créé en 1991, grâce à la formidable énergie de leur matriarche, Rebecca Lolosoli, Umoja, le village sans hommes, où elles vivent en autosuffisance. Jaloux de leur succès et sous couvert de la tradition, les hommes n’entendent pas les laisser se développer impunément et attaquent régulièrement le village. À travers leur quotidien, nous découvrons leurs souffrances, leurs joies et surtout leur espoir qu’elles veulent transmettre à toutes les femmes africaines.

From 1970 to 2003, 1600 women claimed they have been raped by British soldiers in Northern Kenya. Husbands felt dishonoured and reject their wives after beating them. A few women gathered and created Umoja, a village forbidden to men. Jealous men frequently attack Umoja and create many problems to Rebecca, founder of the village.

Jean-Marc Sainclair – Ancien élève de l’ESRA (Paris).
Filmographie : Piedra y Miel (2008), Una labor de hormiga (2008).

Jean Crousillac  – Entrepreneur spécialisé dans l’organisation d’événements, Jean Crousillac est engagé dans le développement local des pays émergents. Depuis 2002, il a permis la création et le développement d’un salon d’affaires pour les collectivités locales d’Afrique. En 2006, il créé l’association Manta Productions avec Jean-Marc Sainclair pour produire et réaliser Umoja, le village interdit aux hommes, qui est son premier film.

Les Secrets
(hors compétition)
France
26 min – 2007 – vidéo – couleur.
Réalisation, image, son :
Tony Quéméré (France).
Montage :
Sylvie Gadmer.
Production, distribution :
Les ateliers Varan – France
contact(at)ateliersvaran.com

À sa fille sur le point de naître, Tony Quéméré adresse une lettre émaillée de photos et de petits films amateurs. Il lui présente les membres de sa famille bretonne, une tribu d’irréductibles gaulois, ravagés par l’échec, la misère, et surtout l’alcool. Et comme « la vie est belle de ses joies comme de ses peines », il ne lui cache rien des secrets de ces bouteilles « jetées à la mer il y a bien longtemps ». Transcendant la honte, la douleur, le constat lucide, l’humour, la pudeur, « une déclaration d’amour à mes parents, d’amour cru, d’amour vache et inconditionnel », une lettre d’amour à Maya, sa fille, sa « goutte de mer ».

Letter from a father to his daughter, a letter for the future probably. Through this process, the director tells the story of a family, his proper family, in a rural area deeply affected by a social and economic dismay. Where a bitter alcohol is passed down from a generation to the next one. Words are rough as he felt his situation as little boy, a teenager, and now as a father.

Tony Quéméré – Après des études politiques, historiques et littéraires, il obtient un Master de Coopération et de Développement à l’Institut des hautes études sur l’Amérique Latine ainsi qu’un Master de Coopération artistique internationale à Paris 8. Il a créé un festival de cinéma itinérant en Équateur. En 2007, il suit une formation aux Ateliers Varan. Les secrets est son premier film.

L’Innocence
France
62 min – 2008 – vidéo – couleur.
Réalisation, image :
Adrien Charmot (France).
Son :
Jenny Saastamoinen et
Adrien Charmot.
Montage :
Jenny Saastamoinen.
Production :
Creadoc.
Distribution :
Adrien Charmot – France
acharmot(at)yahoo.fr

« Pourtant j’ai essayé d’oublier, mais c’est impossible. J’ai tellement essayé d’oublier que je ne me rappelle plus trop comment ça s’est passé, ni combien de fois » [A.C]. Plusieurs années après les faits, deux victimes d’un pédophile se racontent. Mémoires enfouies, secrets révélés… Les silences, les regards baissés pèsent autant que les mots. Courageux et sensible, pudique et bouleversant – mais sans jamais tomber dans le pathos – ce beau film questionne le statut de victime.

I did try to forget, but it’s impossible. I have tried so much to forget, that I don’t remember anymore how it happened, how many times it happened. (A. C.)

Adrien Charmot – Né en 1983. Après une licence de Cinéma à Paris 8 Saint-Denis, il a obtenu un Master réalisation documentaire de création CREADOC (Angoulême).
Filmographie : Les encombrants (2007).

Jeudi 19 mars – 14h/19h
Goleshovo
Bulgarie
33 min – 2008 – vidéo – couleur
sous-titres anglais.
Réalisation, image :
Ilian Metev (Bulgarie).
Son :
Gunnar Oskarsson, Metodi Metev.
Montage :
Sergio Vega Borrego.
Production, distribution :
National Film and Television School – Royaume-Uni
festivals(at)nfts.co.uk

Goleshovo se meurt. Seules, quelques personnes âgées y vivent encore, attendant la renaissance improbable de cette petite ville oubliée des montagnes de Bulgarie, le retour des enfants pour le temps des vacances, et, surtout, la mort. Un couple qui se débat avec son âne, un prêtre qui sème la confusion chez ses ouailles, des vieilles dames qui se retrouvent pour chanter, rire, boire et plaisanter. Portrait respectueux et tendre d’une vieillesse encore pleine d’espoir et d’énergie.

This is a tale about the death of Goleshovo, a forgotten town in the mountains of Bulgaria. Here, a handful of old people struggle for survival: A couple fights with their donkey. A forgetful priest leads his congregation into confusion. A woman cheers up her friends with songs. Will their children ever return? Composed with rigorous attention to form, this observational documentary is an austere yet ultimately rewarding portrait of hope.

Ilian Metev – Après avoir travaillé sur des projets commerciaux pour Diesel, Showstudio et Silverbridge Productions, il a intégré la National Film and Television School. Goleshovo est son premier film.

Souvenirs de Madrid
Espagne
64 min – 2008 – vidéo – couleur.
Réalisation, image :
Jacques Duron (France).
Montage :
Fabienne Morel.
Production, distribution :
Jacques Duron – France
jacques.duron(at)laposte.net

Découvrir un matin que le bar où l’on prend son café a fermé définitivement. Prendre conscience du temps qui passe. Alors, redécouvrir la ville comme si c’était la première et dernière fois. Filmer, saisir obstinément ce qui va disparaître pour conjurer la mort des choses simples avant que le temps ne les dévore : la caverne d’Ali Baba d’une mercerie, des vieux jouant aux cartes, un vendeur de loto ambulant, un travesti qui chante du flamenco, un baiser d’amoureux, un cochon qui passe dans la rue. Un portrait de Madrid filmé comme un village, un film en forme d’inventaire. Tout à la fois documentaire, enquête au temps présent et petit essai d’anthropologie sociale.

A portrait of Madrid, filmed as a village, a film in inventory form. Documentary but without voice-over, it is a survey of the present day, a brief socio-anthropological essay. A recital, a succession of present moments, presented without judgement, street scenes with a Madrid backdrop. All seems straightforward and devoid of dramatic contrivance.

Jacques Duron – Diplômé de l’Institut des hautes études cinématographiques en 1980, pensionnaire de la section artistique de la Casa de Velázquez à Madrid de 1991 à 1993, obtient la Bourse Louis Lumière/Villa Médicis hors les murs en 1996. Résident à l’Abbaye de la Prée (Indre), à l’invitation de l’association Pour Que l’Esprit Vive, de 2005 à 2008.
Filmographie : El Modelo (1992), Le Voyage à Deauville (1983), Une histoire sans importance (1980).

Mafrouza – Oh la nuit !
Égypte
140 min – 2007 – vidéo – couleur.
Réalisation, image, son :
Emmanuelle Demoris (France).
Montage :
Claire Atherton.
Production, distribution :
les films de la villa – France
lesfilmsdelavilla(at)free.fr

Premier volet d’une série racontant sur deux ans la vie de Mafrouza et de ses habitants, ce film nous entraîne dans le labyrinthe de ce quartier d’Alexandrie construit sur les vestiges d’une nécropole antique. Donnant du temps au temps, pour se faire acceptée par les habitants, Emmanuelle Demoris nous plonge dans les petits événements d’un quotidien qui se réinvente chaque jour. De ce couple racontant la tragi-comédie de son mariage avec une sidérante liberté de parole sur l’amour, de cet homme qui, jour et nuit, écope sa maison inondée, ou de cette femme qui reconstruit son four pour cuire son pain sous la pluie. Tous déploient, malgré la précarité et la dureté de leur vie, une inventivité et une irrépressible force de vivre, n’en restituant que le meilleur.

First of 5 films dedicated to Mafrouza, a shantytown built inside the antique necropolis of Alexandria. First arrival in the area and first meetings. The camera takes us to discover how to take time with the people of Mafrouza, to reveal their incredible strength for life.

Emmanuelle Demoris – Après des études à la FEMIS, elle a travaillé au théâtre, comme metteur en scène ou comédienne, et a collaboré à l’écriture de scénarii.
Filmographie : Mémoires de pierre (1998).

Jeudi 19 mars – 20h30
La Voix des pistes
Maroc, Mauritanie, Mali, Burkina Faso
26 min – 2008 – vidéo – couleur.
Réalisation, image :
Jennifer Raoult,
Sebastian Grounauer (France).
Son :
Stéphane Blachardon,
Jérôme Colloud.
Montage :
Jennifer Raoult,
Sebastian Grounauer, Cristian Soto.
Production, distribution :
Jennifer Raoult, Sebastian Grounauer France
sebsea(at)hotmail.com

Ce film relate le périple de la compagnie de théâtre de rue « Les Trois points de suspension » et d’un collectif d’artistes de cirque. Sillonnant les routes du Maroc au Burkina Faso, en passant par le Mali, ils improvisent des spectacles dans des villages et pour les enfants des orphelinats. Au hasard des chemins, ce voyage, qui se nourrit de rencontres humaines, d’échanges musicaux et culturels, est aussi, pour ces artistes, une façon de découvrir l’Afrique par la voie du partage.

This film reports the tour of the company of street theatre « the Three points of suspension » and a collective of circus artists. Following the roads of Morocco, Burkina Faso, and Mali, they improvise spectacles in remote villages and for the children of the orphanages. This voyage, rich in human encounters, musical and cultural exchanges, is also, for these artists, another way to discover Africa.

Jennifer Raoult – Photojournaliste et vidéaste, La Voix des pistes est son premier film.
Sebastian Grounauer – Photographe et vidéaste. La Voix des pistes est son premier film.

Of Shadows and Men – Les Ombres de Yunmeng
Chine
23 min – 2008 – vidéo – couleur.
Réalisation, image, montage :
Aurélien Foucault,
Cédric Quennesson (France).
Son :
Cédric Quennesson.
Production, distribution :
Wuhan Films – France
wuhan.film(at)gmail.com

Tous les jours, à Xiaogan, dans le district du Yunmeng, une foule de vieux se réunissent au théâtre de Mengze pour boire le thé, jouer aux cartes et regarder d’un œil le spectacle d’ombres chinoises de Qin Ligang le maître incontesté de cet art populaire. Mais maître Qin est inquiet pour l’avenir de cette tradition : les jeunes désertent le théâtre, le public vieillit et les disciples se font rares. Cependant, il nourrit un espoir : à quatre ans, son petit-fils montrent d’étonnantes prédispositions pour les marionnettes.

In Yunmeng District, there’s a theatre, a bustling teahouse where old men gather amongst the shadows of the past, drinking tea and playing cards. There, an ancient art takes place and brings magic back into everyday life. But China’s growth towards a new century brings up a few questions…

Aurélien Foucault – Né en 1979, il part, à 17 ans, à la découverte du monde : Suède, Italie, Écosse, Grèce, Russie et Chine… Passionné de cinéma et de photographie, il documente intensément ses deux années passées en Sibérie et son année en Chine. Ses photographies ont été exposées en Chine et en France et Les Ombres de Yunmeng est son premier film.

Cédric Quennesson – Né en 1979. Après avoir travaillé sur des projets musicaux et vidéo, il part pendant quatre ans en Chine où il est à la fois chanteur, musicien et réalisateur de clips vidéo. Les Ombres de Yunmeng est son premier film.

Les Anges de la piste
Chine
75 min – 2008 – vidéo – couleur
sous-titres français.
Réalisation :
Rémy Ricordeau (France).
Image :
Victorino Flores.
Son :
Stéphane Kayler.
Montage :
Alain Pitten.
Production, distribution :
Zarafa Films – France
zarafa(at)wanadoo.fr

Après la Révolution culturelle chinoise qui avait interdit la plupart des divertissements publics, des troupes foraines campagnardes ont fleuri dans tout le pays. La compagnie « Fei Fei » qui sillonne le Shanxi est l’une d’entre elles. Mais les bouleversements socio-économiques et culturels se font sentir : le public rural, de plus en plus pauvre, se raréfie, et le matériel vétuste n’est pas remplacé. Nous assistons au quotidien de la troupe qui chemine sans relâche sur les sentiers de l’infortune pour le pire plutôt que le meilleur, avec une philosophie et une bonne humeur que rien ne semble entamer. Une métaphore de la Chine rurale contemporaine.

The Fei Fei Circus troupe travels the roads of the Chinese province of Shanxi trying to make a living with this traditional popular entertainment. They confront the harsh conditions of the Chinese countryside. A version of the Myth of Sisyphes as metaphor of rural China today…

Rémy Ricordeau – Diplômé en langue et civilisation chinoise, il est guide et interprète en chinois mandarin.
Filmographie : Putain d’usine (2006), Fils du coq et du dragon (2004).

Vendredi 20 mars – 14h/19h
Sambatra
Madagascar
52 min – 2008 – vidéo – couleur.
Réalisation :
Ronan Leroy (France), Solo Randrasana (Madagascar).
Image :
Julien Sallé.
Son :
Faniry Rasoanaivo.
Montage :
Anne-Catherine Mailles.
Production, distribution :
Château-Rouge Production – France
production(at)chateau-rouge.info

À Antananarivo, où il s’est installé avec sa femme et ses deux enfants, Solo Flavien vit tant bien que mal grâce aux revenus que rapportent son taxiphone et les plats que son épouse cuisine et vend. Mais pour l’heure, il a d’autres soucis. En tant qu’Antambahoaka, il se doit d’assister au Sambatra, « le bonheur », cérémonie de circoncision collective célébrée tous les sept ans, à Mananjary. Cette fête qui dure un mois, contraint les participants à de nombreuses dépenses et obligations. Nous découvrons la force mais également le poids de ce rituel.

The Sambatra is a collective circumcision ritual that the Antambahoaka, one of the eighteen ethnic groups on Madagascar, celebrates every seven years in Mananjary, on the east coast of the island.

Ronan Leroy – Après des études de cinéma à Rennes, il mène à Prague des recherches sur la musique tchèque de 1998 à 2000. Il travaille ensuite au sein du centre culturel français de Tananarive à Madagascar. Depuis 2002, il est directeur de production sur plusieurs courts-métrages et documentaires.
Filmographie : Les Chiens aussi ont les yeux verts (2008).

Solo Randrasana – Après une formation de réalisateur producteur à l’ORTF au début des années 70, il réalise le 1er long métrage malgache en 1973 Very Remby (Le retour), premier d’une longue série de films consacrés au monde rural, aux questions sociales et politiques . Il vit et travaille à Antananarivo. Depuis 2006, il est le président d’honneur de l’Association IRIS (Association des Jeunes Vidéastes Malagasy).

The Sacred Goats of the Kalash in the Hindukush
Pakistan
41 min – 2008 – vidéo – couleur
sous-titres anglais.
Réalisation, image :
Birgitte Glavind Sperber (Danemark) Yasir Kalash (Pakistan).
Son, montage :
Birgitte Glavind Sperber.
Production, distribution :
Birgitte Glavind Sperber – Danemark
Birgitte.Sperber(at)skolekom.dk

« Sans chèvres dans le monde, il n’y aurait pas de vie ». Ni de Kalash. Cet énigmatique peuple d’éleveurs, minorité non musulmane, vit dans les hautes vallées de l’Hindû-Kûsh, au nord-ouest du Pakistan. Les hommes y sont « purs », les femmes « impures » et les chèvres, sacrées. Elles sont même le fondement de leur religion, de leurs rapports sociaux et de leur économie. Ce film passe en revue tous les aspects de la vie des Kalash, où les chèvres jouent un rôle important. Tourné avec l’aide de Yasir Kalash, qui a pu entrer dans les lieux sacrés interdits à la réalisatrice – car « impure ». Il est aussi une source de documentation exceptionnelle sur une culture menacée de toutes parts.

The Kalasha tribe of the Hindukush in NW Pakistan is a minority of 3-4000 people with its own religion and culture. The Kalash are the last remnants of a goat culture that dominated in vast areas of Central Asia till the advent of Islam. This culture is now endangered due to plans of making the precious high pastures into a buffer zone for a Nature Park. Also, neighbouring people make lawsuits against the Kalash claiming for the pastures. The goats are basis of the religion and economy of the Kalash. The film shows all the aspects of Kalasha life where goats are important –  directly or indirectly : the dairy production, ritual purifications, sacrifices to God.

Birgitte Glavind Sperber – Ex-maître de conférences en géographie et biologie, elle est également formée à l’anthropologie sociale. Depuis vingt-cinq ans, elle se rend régulièrement chez les Kalash qu’elle filme depuis 2000. Filmographie : The Last Honours (2006), The Value of Women (2004), Water in the Hindukush (2004), Birthday (2003), Khan – a Little Boy in the Hindukush (2002), Kalasha. A Woman has Died (2001).

Boliya pitaier sohoki sotal
A Duet with the River God
Inde
125 min – 2008 – vidéo – couleur
sous-titres anglais.
Réalisation :
Altaf Mazid (Inde).
Image :
Jaan Khatola, Debobrot Chaliha,
Suraj Duara, Johnson Dass.
Montage :
Arindam Ghatak.
Production, distribution :
Unknown Films – Inde
unknownfilm(at)gmail.com

Pour les quelque 650 000 Bodo vivant sur la rive sud de la Pagladia, dans l’État d’Assam à la frontière de l’Inde et du Bhutan, cette rivière folle, tumultueuse et imprévisible est la divinité « Pagla Baba » qu’il faut honorer par des offrandes et des sacrifices. Mais, c’est surtout leur seule source d’eau, que ce soit pour les besoins du quotidien, pour irriguer les champs, ou pour le bétail. Alors, pour alimenter les 116 villages qui la bordent, ils en détournent le cours grâce à des digues et des canaux, que chaque année, il faut réparer. Ce film, tourné pendant plus d’un an, rend compte de ce combat collectif titanesque dont dépend leur existence.

On the India-Bhutan border, 650,000 of the Bodo ethnic majority divert the course of the Pagladia river to 116 villages through 13 embankments. They are taking the river home from a rerouted course created in the 1920’s. Only utilizing natural environmental sound, the film portrays the community’s collective action at the very first embankment by the river’s origin. They lift stone by stone, else they cease to exist.

Altaf Mazid – Ingénieur de formation, a toujours été passionné par le cinéma, et s’est lancé dans la réalisation en 1997.
Filmographie : Kunir Kutil dosha (The Elbow in Exile, 2008), Crazy on the rocks (2007), Bhal Khabar (Good News, 2005), The Joy of Giving (2004), Las Vegasat (In Las Vegas, 2004), Our Common Future (2002), Lakhtokiat Golam (Closed-door-and-stuff-inside-the-magazine-Syndrome, 2001), Jibon (Life, 1998).

Vendredi 20 mars – 20h30
Léonarda
Biélorussie
69 min – 2007 – vidéo – couleur.
Réalisation, image et son :
Guillaume Kozakiewiez (France).
Montage :
Guillaume Kozakiewiez,
Gisèle Rapp-Meichler, Kamel Maad.
Production, distribution :
Mille et Une Films – France
milfilm(at)club-internet.fr

Soixante-quinze ans après l’exil de son arrière-grand-père polonais, Guillaume entreprend le chemin inverse dans l’espoir de retrouver sa famille. Au bout de son chemin, en Biélorussie, il y a Léonarda, « incarnation du désir de l’origine ». Au gré des voyages successifs, transcendant les barrières linguistiques et culturelles, une complicité improbable et magique se noue entre le réalisateur et sa malicieuse aïeule. C’est le film d’une rencontre entre un « vagabond capitaliste » et une paysanne catholique, entre deux mondes que tout oppose. C’est l’apprentissage de l’altérité. Et c’est aussi un magnifique portrait de femme.

A movie about an encounter in Belarus, between a great-grandson and his foremother. The film-maker, and the old catholic small farmer build an unlikely but magical couple. Together they live these moments as a privileged time, away from everything. But, over the journeys and the seasons, both realities come back to them and, little by little, the magic withdraws.

Guillaume Kozakiewiez – Né en 1979. A fait des études en audiovisuel à l’Université Nancy-II et à l’Université Rennes-II. Filmographie : FACE B (2004), Havre(s) de paix (2004), Cherche bonheur calmement (2003).

Cuba, el arte de la espera
Cuba, l’art de l’attente
Cuba
81 min – 2008 – vidéo – couleur.
Réalisation :
Eduardo Lamora (Cuba).
Image :
Carole Ferrand.
Montage :
Frédéric Bonnet.
Production :
Injam productions.
Distribution :
Nour Films – France
psibourd(at)nourfilms.com

« Le vrai exil, c’est le retour ». Trente ans après en être parti, Eduardo Lamora retourne à Central Guatemala, son village natal à Cuba, où le temps semble s’être arrêté depuis la fermeture de l’usine de sucre, l’ancien poumon économique local. Qu’est-il advenu de cette grande utopie de la société sans classes qu’était la Révolution, à l’heure où se profile la disparition de Fidel Castro ? État des lieux à travers le portrait d’une famille ; si les vieux, comme son père, chantent encore la gloire de « Papa », les autres disent leurs difficultés, leurs frustrations, leurs désillusions, mais aussi leurs ruses pour grignoter quelques espaces de liberté. Ce film est également un bel hommage et une déclaration d’amour à sa mère, le premier exil n’étant-il pas la rupture d’avec le ventre ?

Havana 1977: One day I decided to go into exile. This film relates the return to my home town thirty years later. My clandestine camera goes at the bottom of the Cuban society, just as Fidel Castro has officially given the power to his brother Raul. He has held the bridles during forty eight years of absolute power. The children of the Cuban revolution are now facing a bitter day-to-day life while a new upper class lead by the old generation in power is desperately hanging at it.

Eduardo Lamora – Vit en exil depuis 31 ans, d’abord en Norvège, puis en France. Après des études démographiques, il s’est tourné vers le cinéma et réalise des documentaires et des films de fiction, s’intéressant en particulier à l’exil et aux minorités ethniques. Filmographie : Paroles de Troll (2006), Norvège : 100 ans de solitude (2004), Guatemala : les ombres de l’exil (2003), Ouragan sur le Bangladesh (2002), Catpiss (1997), Sentiers Mayas (1993), Ask a Survivor (1990), Act (1989), Sostenuto (1988).

Samedi 21 mars – 14h/18h
Starik Petr
Old Man Peter
Russie
26 min – 2008 – vidéo – couleur
sous-titres anglais.
Réalisation, image :
Ivan Golovnev (Russie).
Son :
Sergei Morozencko.
Montage :
Yuri Yatsencko.
Production, distribution :
Ethnographic Bureau Studio,
Ivan Golovnev – Russie
ivandrr(at)mail.ru

Il est le dernier de son peuple à posséder le savoir sacré, le dernier à pouvoir encore prier les esprits pour la survie des Khanty… Ce film nous entraîne, au fin fond de la taïga sibérienne, et au fil des saisons, dans l’univers du vieux Peter Sengepov, le dernier chaman du fleuve Kazym. Est-ce parce que pour les Khanty le paradis ne serait accessible qu’aux âmes de ceux qui meurent en chassant les ours qu’Old Man Peter en a déjà tué quatre-vingt neuf ? Mais le monde moderne rogne implacablement sur son territoire, et quand Peter Sengepov va voter, c’est en hélicoptère.

This film takes us into the world of old man Peter Sengepov, the last surviving Shaman of the Kazym River, who lives alone in the depths of the Siberian taiga. A dialogue between people, nature and gods via sacred knowledge – in the modern era, only a few cultures based on myth survive…

Ivan Golovnev – Né en 1978 à Omsk, il prit part, tout petit déjà, aux expéditions anthropologiques auxquelles participaient son père dans le nord-ouest sibérien. Diplômé en histoire de l’Université de Omsk, avec une spécialisation en ethnographie, il a ensuite suivi les cours du Sverdlovsk Film Studio, puis de l’Higher Courses of Film Writers and Directors Institute de Moscou.
Filmographie : Crossroads (2006), Tiny Katerina (2004).

Gathering Strength
Brésil
34 min – 2008 – vidéo – couleur
sous-titres anglais.
Réalisation, image, son, montage :
Joceny Pinheiro (Brésil).
Production, distribution :
Granada Centre for Visual Anthropology – Royaume-Uni
gcvafilmlibrary(at)manchester.ac.uk

Ce film présente la réunion annuelle des leaders indigènes, indiens, métis et afro-brésiliens, qui s’est tenue en novembre 2006, à Nazario, dans l’État de Ceará, au Nord-Est du Brésil. Ce rassemblement, auquel participent également des missionnaires, des représentants du gouvernement et d’ONG, joue un rôle clé dans la réappropriation identitaire indigène. Débats passionnés, mutualisation des expériences, la rencontre qui dure cinq jours, est aussi l’occasion de chanter, danser, prier ensemble, de partager des activités quotidiennes, et, surtout, l’émotion et l’enchantement car «sans enchantement, un Indien n’est rien».

The film presents the annual gathering of indigenous leaders from the state of Ceara, in the Northeast of Brazil. In a 5-day encounter, we follow these leaders as they share their experiences, as they speak, sing, dance and pray together, in moments that are emotionally charged for the participants.

Joceny Pinheiro – Diplômée en sciences sociales et sociologie à l’Université fédérale de Ceará, elle a donné pendant deux ans des cours de sociologie, d’anthropologie culturelle et de culture brésilienne. Titulaire d’un Master en anthropologie visuelle de l’université de Manchester, elle y poursuit une thèse sur l’identification noire et indigène dans le Nord-Est du Brésil.
Filmographie : Healer on the Street (2003).

Kiyoukta
Canada
40 min – 2008 – vidéo – couleur
sous-titres anglais.
Réalisation, image, montage :
Aïda Maigre-Touchet (France).
Son :
Martin Allard.
Production :
Tessimor – Aïda Maigre-Touchet.
Distribution :
Les Films du 3 mars – Canada
Info(at)f3m.ca

À l’origine, un Inuit est un homme qui sait survivre en utilisant les ressources naturelles d’un territoire. Aujourd’hui, la plupart ont appris à survivre dans les villes, sans la nature, mais avec les magasins et l’argent. Au large d’une mine et d’une base militaire, parole est donnée aux habitants du Nunavut, territoire du grand nord canadien. La confrontation de l’activité des exploitants avec le mode de vie des Inuits interroge la relation de l’homme au territoire et à l’existence. Et si l’esprit millénaire devient chaque jour plus évanescent, c’est pourtant lui qui brûle dans les mots des Inuits, tel le Kiyoutka, herbe gracile anciennement utilisée pour faire bouillir la viande et qui nourrit désormais le feu d’un monde en sursis.

We are in Nunavut, in the great Canadian North, offshore of a calcite mine, a military base, and an evanescent millennial spirit. Between ice and waters, Kiyukta evokes a delicate wandering with the Inuit people, conscious and disquiet, who bring us along as time goes by…

Aïda Maigre-Touchet – Née à Paris en 1977, elle étudie le cinéma aux Universités de Paris 8 et de Concordia (Montréal). Membre fondatrice des Rencontres Siréales, événement nomade de création cinématographique, elle est aussi formatrice en réalisation. Kiyoukta est son premier film. Elle réalise ensuite en France Forêts, court-métrage expérimental.

No More Smoke Signals
États-Unis
90 min – 2008 – vidéo – couleur
sous-titres français.
Réalisation :
Fanny Bräuning (Suisse).
Image :
Pierre Mennel, Dieter Stürmer,
Igo Martinovic.
Son :
Gabriel Miller, Judy Karp,
Jaimes Reyes.
Montage :
Kaspar Kasics.
Production :
Distant Lights Filmproduktion GmbH Suisse
info(at)distantlights.ch

Pine Ridge Reserve, la réserve des Sioux Lakota, la plus pauvre des États-Unis. État des lieux à travers la vie de Kili Radio – la plus ancienne station de radio amérindienne en Amérique du Nord – et les portraits de quelques-uns de ses animateurs et de ses fondateurs. Plus de signaux de fumée dans le ciel, ni de guerriers Indiens à cheval, mais un beau message d’espoir. À l’ère du numérique, armés de leur seule fierté retrouvée d’être indiens, le combat qu’ont engagé les Lakota est celui de l’esprit. Et celui-là, ils entendent bien le gagner.

Kili Radio – « Voice of the Lakota Nation » – is broadcast out of a small wooden house that sits isolated on a hill, lost in the vast countryside of South Dakota. It’s a place that’s long forgotten; lying at the crossroads between combat and hope, between the American dream and daily existence on America’s poorest reservation. Instead of sending smoke signals the radio station transmits its own signals with a delightful combination of humour and melancholy. Native hip hop and broken windshields : pride has been restored – it really is OK to be Lakota.

Fanny Bräuning – Née en 1975 à Bâle. Après divers assistanats auprès de photographes, à la télévision et sur plusieurs petits projets cinématographiques, elle étudie la réalisation de 1996 à 2001 à la Hochschule für Gestaltung und Kunst de Zurich. Depuis 2001, elle travaille comme cinéaste indépendante; en 2005, elle fonde avec Kaspar Kasics la maison de production Distant Lights Filmproduktion GmbH.
Filmographie : Paloma (2001), Et on passe Noël en famille (1999), Ma mère (1999).

Samedi 21 mars – 21h
Palmarès

Dimanche 22 mars à partir de 14h
Projection des films primés.

Festival international Jean Rouch
28e Bilan du film ethnographique 2009

Depuis de nombreuses années, le CNRS soutient les actions menées par le Comité du film ethnographique (CFE). Le Festival international Jean Rouch constitue un rendez-vous important, un moment de rencontres et d’échanges permettant de s’ouvrir à tous les regards, toutes les cultures, de découvrir de nouveaux talents et de nouveaux thèmes de recherches.

Cette année, à l’occasion du colloque Jean Rouch qui se tiendra en novembre 2009, le CNRS  contribuera activement à la réflexion sur l’œuvre de ce cinéaste précurseur et sur les pratiques d’écriture ethnographique contemporaine.

CNRS Images, qui crée, produit et diffuse des documentaires scientifiques, s’engage notamment, pour la quatrième année consécutive, auprès de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) à soutenir de futurs anthropologues dans la réalisation de leur premier film.

Mais le rôle de CNRS Images se double également d’une mission de sauvegarde et de diffusion des œuvres anciennes. Dans ce cadre, à l’initiative du CFE, le CNRS, la Fondation Jean Rouch, la Bibliothèque nationale de France (BnF) et les Archives françaises du film du CNC se sont associés pour valoriser les archives manuscrites, filmiques, sonores et photographiques de Jean Rouch.

Le CNRS remercie tous ceux qui font vivre le cinéma ethnographique.

Arnaud Benedetti
Directeur de la communication du CNRS
Directeur du CNRS Image

Festival international Jean Rouch 2009
28e Bilan du film ethnographique

La Direction du livre et de la lecture apporte son soutien, depuis 1987, au Festival international Jean Rouch. Ce lien privilégié établi avec le ministère de la Culture et de la Communication repose sur une volonté commune de favoriser la diffusion du film ethnographique dans les collections des bibliothèques pour toucher, au-delà du cercle des chercheurs et des cinéastes, un public toujours plus large.

L’année 2009 sera doublement l’occasion de réaffirmer cette ambition partagée. Le festival, tout d’abord, permettra comme chaque année à un jury composé de professionnels du cinéma et des bibliothèques de décerner le prix Mario Ruspoli, distinction qui vaut au film lauréat de bénéficier d’une diffusion privilégiée au sein du réseau français des médiathèques.
Cette collaboration trouvera à se prolonger lors du colloque international que le Comité du film ethnographique a décidé de consacrer, à l’automne prochain, aux travaux de son fondateur. Ce colloque se tiendra en effet, pour une large part, à la Bibliothèque nationale de France, dont les fonds se sont récemment enrichis des archives du cinéaste-ethnologue. Il aura lieu, par ailleurs, au même moment que le Mois du film documentaire, que coordonne l’association Images en Bibliothèques, permettant aux deux manifestations d’entrer en résonance.

Cette rencontre internationale se nouera autour de l’héritage laissé par Jean Rouch aux nouvelles générations de l’anthropologie et de l’ethnologie audiovisuelles. Ce dernier concevait son cinéma comme « la circulation d’objets inquiétants » ; je forme le vœu que l’édition 2009 du festival, 28e Bilan du film ethnographique, renouvelle une fois encore les promesses de créativité chères à son pionnier.

Benoît YVERT
Directeur du Livre et de la Lecture
Le prix du patrimoine culturel immatériel, année 02

En 2009, la convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est passée aux actes : plus de cent États de part le monde l’ont ratifiée, et les premières candidatures en vue d’une inscription sur les listes de l’UNESCO ont été déposées. La convention est un extraordinaire outil de visibilité et de légitimité pour toutes les formes du patrimoine ethnologique et pour les sciences humaines et sociales qui contribuent à sa connaissance, au nombre desquels l’anthropologie visuelle occupe une place essentielle.

En soutenant le comité du film ethnographique dans l’organisation du Festival international Jean Rouch, le ministère de la Culture est fidèle à ses missions cardinales dans le domaine du patrimoine comme dans celui de la création, et participe activement à la valorisation du patrimoine immatériel, qui n’est pas seulement un nouveau patrimoine, mais aussi et surtout une nouvelle approche du patrimoine.

Christian Hottin
Chef de la Mission à l’ethnologie, DAPA
Ministère de la Culture et de la Communication

Haut les cœurs !

Festival international Jean Rouch ! Déjà connu sous ce nom prestigieux, le 28°Bilan du film ethnographique ouvre ses portes, cinq ans après la disparition de son fondateur dont il garde l’esprit : continuer le chemin tracé d’une anthropologie du vivant, du quotidien, du contemporain, une anthropologie hors des voies tracées, suivant les traverses de l’image et du son, vers toutes les rencontres possibles du soi et de l’Autre.
Cette année est bien particulière : à la fois dans la nostalgie et dans l’espérance. Le musée de l’Homme en effet subit une mutation thématique et architecturale sur les traces de l’homme dans tous ses environnements. Juste après la dernière séance de notre festival, le Musée va fermer ses portes pour trois ans de travaux, entraînant la disparition de la niche baroque et merveilleuse conçue par Jean Rouch pour abriter le CFE. Espérons que les nouveaux lieux en prévision nous permettront en temps voulu d’être toujours aussi accueillants et susceptibles d’innovation.

Le Festival de cette année est résolument dans le contemporain. Des films à travers tous les continents, des films qui surmontent les risques habituels aux « documentaires » : les excès du commentaire, les musiques intempestives, les réalisations paresseuses, pesamment didactiques ou formalistes…
Les réalités du monde apparaissent au regard de réalisateurs délibérément engagés et présents au cours de leurs narrations filmiques. Les déséquilibres de la planète, les espérances et les croyances nouvelles, les transferts de populations et les migrations, les constituants identitaires et les intimités familiales, autant de thèmes et de réflexions qui nous sont proposés, montrés, dits en images et en sons pendant ces six journées de compétition au cours desquelles nous l’espérons les débats seront riches et féconds comme d’habitude.

En ouverture, hors-concours, nous avons le bonheur de présenter Gandhi’s Children, le dernier film de notre prestigieux ami David MacDougall. Ce sera, une fois de plus, l’occasion de rendre hommage à l’œuvre si importante de l’un des fondateurs de l’anthropologie visuelle. Poursuivant également notre initiative de présenter chaque année des films significatifs d’une production nationale, le Festival accueille cette fois-ci avec plaisir une sélection hollandaise proposée par Eddy Appels, responsable du Festival Beeld voor Beeld d’Amsterdam.

Sans aucun doute la fermeture provisoire du musée de l’Homme sera ressentie difficilement mais nous ne nous arrêtons pas pour autant. En effet et grâce à de nombreux soutiens venant s’ajouter à nos partenaires habituels, nous organisons dès maintenant un très important colloque international, Vers une connaissance hors texte, croiser les regards, partager les interrogations, qui se déroulera à Paris en novembre 2009 au CNRS (site Michel-Ange, Paris) et à la BnF (site François-Mitterand, Paris). Ce sera l’occasion de montrer la richesse et le dynamisme de l’héritage rouchien, ce sera aussi l’occasion d’en montrer l’importance internationale. Ainsi le Comité du film poursuit la diversification de ses entreprises, l’élargissement du champ de ses activités, la multiplication de ses contacts.
Comme le proclamait toujours en souriant Jean Rouch nous continuons donc à garder « haut les cœurs » !

Marc Piault
Président
Comité du film ethnographique