Entretien avec Pascal Blanchard.

CARTE BLANCHE AU GROUPE DE RECHERCHE ACHAC                                      (Association pour la Connaissance de l’Histoire de l’Afrique Contemporaine)

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25 ANS DE RECHERCHE ET DE RÉALISATION DOCUMENTAIRE

 

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Quelles étaient les motivations et les circonstances de la création du Groupe de recherche Achac en 1989 ?

Nous étions des jeunes chercheurs à la Sorbonne, au Centre de recherche africaine (CRA), tous “africanistes”, et nous avions conscience que la question de l’imaginaire colonial était centrale dans le rapport de l’Occident au continent africain, à l’histoire de l’Afrique, aux populations, qu’elles soient originaires du Maghreb, d’Afrique de l’Ouest ou de l’océan Indien. Il fallait connaître et déconstruire cet imaginaire, passer par l’imaginaire pour aller vers le réel, en fait, pour déconstruire les imaginaires afin d’appréhender autrement ce passé. Nous avions conscience que ce travail serait long (trente ans) et que la question coloniale allait faire un retour majeur dans le présent, en lien avec l’immigration postcoloniale notamment, mais pas seulement. Nous avions aussi conscience des nouveaux enjeux de l’histoire culturelle et des postcolonial studies. Nous avons décidé de regrouper en 1989 cette génération de jeunes chercheurs autour d’une revue (Plein Sud), d’un séminaire hebdomadaire et d’un vaste programme de recherches et d’actions (“Images et Colonies”), dont l’idée maîtresse était de reposer sur trois piliers : un travail de documentation et d’archives (aujourd’hui le Groupe de recherche Achac, ce sont plus de 15 000 documents originaux et 150 000 documents-images en archives) ; un travail de recherche et d’éditions (plus de cinquante livres en vingt ans) ; un large travail de diffusion auprès de publics-cibles (comme les scolaires), sur des zones géographiques croisées (France, Europe, départements ultramarins, Maghreb, Afrique de l’Ouest, océan Indien, Moyen-Orient…).

Très vite, en 1993, la rencontre avec le public a été au rendez-vous autour d’un colloque à la BnF (janvier 1993), d’une exposition aux Invalides sur l’imaginaire colonial, et d’un catalogue, qui a rencontré un grand succès. L’année suivante, en février 1994, nous organisons le Festival du film colonial à l’Institut du monde arabe (avec une seconde exposition et un second colloque), puis un grand colloque sur les stéréotypes l’année suivante à Marseille, qui aboutira à l’ouvrage L’Autre et Nous en 1996. La dynamique était en marche, elle ne nous quittera plus autour d’animateurs — tous jeunes chercheurs à l’époque — tels que Nicolas Bancel, Ghislaine Mathy, Yann Holo, Youssef El Ftouh, Manuel Pinto, Armelle Chatelier, Andrée Perlès, la scénographe Emmanuelle Collignon, Stéphane Blanchouin, et relayée par des universitaires de renom comme Jean Devisse, Catherine Coquery-Vidrovitch, Gilles Boëtsch, Achille Mbembe, Dominic Thomas, Élikia M’Bokolo, et des partenaires plus spécifiques, comme le cinéaste Éric Deroo ou la politologue Françoise Vergès.

 

Les travaux menés sont essentiellement orientés sur l’Afrique (Maghreb, Afrique noire). Est-ce lié au fait que la majeure partie des colonies françaises étaient sur ce continent ? Quel fil conducteur suivent ces travaux sur les deux dernières décennies ?

Pour comprendre notre parcours et nos recherches, le plus simple c’est de s’attacher à nos publications ou actions majeures en partant du plus récent au plus ancien. L’Afrique est omniprésente (car elle est au cœur de l’édifice impérial et parce que nous étions à l’origine spécialistes de ce continent), mais, en même temps, nous nous attachons à des sujets très périphériques et nous travaillons depuis sur l’Indochine, les Antilles, l’océan Indien, l’Océanie… Nous travaillons aussi sur les diasporas et dans le cadre des zoos humains, sur des populations très diverses, en Asie (Japon, Chine), en Amérique du Nord et du Sud, ou en Australie. Le spectre à changé, comme nos problématiques.

 

Quinze étapes majeures du Groupe de recherche Achac en vingt-cinq ans (1989-2014) guident l’identité de notre structure et notre approche très spécifique. Nous avons eu cette chance d’avoir pu travailler sur les sujets que nous avions choisis, sans véritablement de cadre contraignant et en ayant toujours en tête une volonté “programmatique”, de diffusion vers des publics larges, avec l’intention d’un enchaînement causal entre les projets pour construire une démarche sur le long terme.

 

En premier lieu, pour illustrer mon propos, on peut citer la série de films que je viens de proposer avec Rachid Bouchareb, Frères d’Armes. Ils se sont battus pour la France depuis plus d’un siècle. Ces 50 films racontent en deux minutes, par les voix de personnalités reconnues (Yvan Attal, Jamel Debbouze, Lilian Thuram, Rachida Brakni…), l’histoire de combattants étrangers, ultramarins ou d’origine coloniale venus se battre en France au cours des derniers conflits, depuis l’expédition d’Égypte jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, en passant par la Grande Guerre. L’année précédente, il y avait cet ouvrage que j’ai dirigé avec Naïma Yahi, Yvan Gastaut et Nicolas Bancel, La France arabo-orientale, treize siècles de présences du Maghreb, de la Turquie, d’Égypte, du Moyen-Orient et du Proche-Orient (2013) et qui illustre notre approche croisée de l’imaginaire et de l’immigration, constituant la dernière étape (depuis l’ouvrage De l’indigène à l’immigré en 1998) de notre réflexion sur les rapports d’altérité, d’imaginaires et d’histoire des migrations “des Suds” (différentes des immigrations “blanches” intra-européennes, car issues d’espaces coloniaux ou des périphéries coloniales).

 

Deux autres projets montrent ce lien avec l’Afrique d’ici et de là-bas. Notamment les trois films que j’ai faits avec Juan Gélas, Noirs de France. De 1889 à nos jours : une Histoire de France. Cette série de trois documentaires suit un parcours à travers le temps depuis la fin du XIXe siècle . Il s’agissait, à travers ce projet historique et filmique reposant sur des archives et des interviews inédites, d’illustrer et de diffuser largement cette saga en mettant en valeur la mémoire d’hommes et de femmes, les récits spécifiques de chacun, mais aussi un patrimoine images exceptionnel (les films ont reçu le Prix de la critique et une Étoile de la Scam). Ces films sont inspirés par l’ouvrage que j’ai dirigé avec Dominic Thomas, Sylvie Chalaye, Éric Deroo et Mahamet Timera (regroupant une vingtaine de contributeurs), La France noire. Trois siècles de présences des Afriques, des Caraïbes, de l’océan Indien et d’Océanie (2011). Cette anthologie raconte l’histoire de trois siècles de présences caribéennes, africaines, issues des États-Unis ou de l’océan Indien dans l’Hexagone, en montre les traces et les images (nombreuses), et en souligne toutes les contradictions, du temps des “sauvages” à celui de la citoyenneté. Une série de projets qui se rattachent à un film réalisé avec Morad Aït-Habbouche en 2008, Des Noirs en couleur. L‘histoire des joueurs afro-antillais, réunionnais et néo-calédoniens en équipe de France de football. Une saga qui commence en 1931, avec Raoul Diagne, le premier “Noir”, d’origine guyano-sénégalaise, à entrer en équipe de France, et qui prend fin avec l’équipe actuelle. Sept générations de joueurs qui écrivent à leur manière un autre récit de l’histoire des présences afro-antillaises en France. Une manière, par le sport, de parler de l’histoire de France face aux migrations, aux racismes et à la colonisation en s’appuyant sur le présent.

 

Le travail sur le racisme et les zoos humains balise les réalisations de l’année 2011 et s’étale sur une décennie: le catalogue d’exposition que j’ai dirigé avec Gilles Boëtsch et Nanette Snoep (avec pour commissaire général Lilian Thuram), Exhibitions. L’invention du sauvage (2011), a connu un grand succès. L’exposition organisée au musée du quai Branly, qui a reçu plus de 250 000 visiteurs et le prix de la meilleure exposition de l’année, trouvait avec ce catalogue regroupant plus de 70 contributeurs de 15 nationalités différentes un prolongement sans équivalent en matière de recherche autour du phénomène des zoos humains. Un véritable panorama mondial sur plus de cinq siècles d’histoire, d’exhibitions et d’expositions coloniales et universelles. Ce travail s’appuyait sur l’ouvrage publié sous ma direction et celles de Nicolas Bancel, Gilles Boëtsch, Éric Deroo et Sandrine Lemaire, Zoos humains et exhibitions coloniales. 150 ans d’invention de l’Autre (2011, traduit en plusieurs langues depuis). Une suite vient de sortir en 2014 sous le titre L’Invention de la race. Ces “zoos humains”, symboles oubliés de l’histoire contemporaine, ont été totalement refoulés de notre mémoire collective et écrivent une autre histoire du regard sur l’Afrique. Ces exhibitions des “sauvages”, aussi bien des “exotiques” que des “monstres”, ont pourtant été, en Europe, aux États-Unis et au Japon, une étape majeure du passage progressif d’un racisme scientifique à un racisme populaire. Pour nous, ce travail est au cœur de notre démarche de déconstruction. Un film a accompagné ce travail, celui d’Éric Deroo et de moi-même, Zoos humains. Depuis, une exposition “plus légère” est disponible (en plusieurs exemplaires) en France et à l’étranger (elle est actuellement en Guyane, à Rouen, à Angers, et prochainement à Dakar).

 

Deux ouvrages importants ont aussi marqué ces années charnières 2008-2010 en parallèle de notre travail sur les exhibitions ethniques, véritables aboutissements de nos travaux sur les enjeux sur le passé colonial dans le présent : l’ouvrage de Nicolas Bancel, Florence Bernault, Ahmed Boubeker, Achille Mbembe, Françoise Vergès et moi-même, Ruptures postcoloniales. Les nouveaux visages de la société française (2010). Second volet du tableau dressé en 2005 dans La Fracture coloniale, les auteurs de ce livre apportaient un éclairage original sur les courants encore mal connus en France des postcolonial et subaltern studies. Ils tentent de comprendre pourquoi ces courants engagent tant d’oppositions et de fantasmes, et examinent la société française à l’épreuve des perspectives postcoloniales (le troisième volet de cette série sera proposé en 2015). Mais c’est aussi l’ouvrage sous la direction de Sandrine Lemaire, Nicolas Bancel et moi-même, Culture coloniale en France. De la Révolution française à nos jours qui marque l’année 2008 et qui a depuis été traduit aux États-Unis. Un immense panorama sur deux siècles sur la manière dont s’est constituée l’idée coloniale, à travers moult supports, moult vecteurs. Une cinquantaine d’auteurs ont croisé leur regard autour de ces enjeux de culture coloniale.

 

Au cœur de cette décennie, nous nous sommes également intéressés à l’immigration avec huit ouvrages illustrés sur le thème (un par grande région de France), rassemblés en 2009 dans un coffret Un siècle d‘immigration des Suds en France. Le coffret et les ouvrages (Sud-Ouest, porte des outre-mers ; Centre-Rhône. Lyon, capitale des outre-mers ; Paris-Arabe ; Paris-Noir ; Paris-Asie ; Sud-Est. Marseille, porte Sud ; Nord-Est. Frontière d‘empire ; Grand-Ouest. Mémoire des outre-mers) sont un véritable panorama de l’histoire de l’immigration. Plus de 150 chercheurs ont participé à leur élaboration et plus de 4 500 documents iconographiques inédits sont reproduits. Un film s’en inspire directement, réalisé en 2005 par Éric Deroo et moi-même, Paris Couleurs. Aujourd’hui, chaque région présente une exposition itinérante sur un siècle d’immigration locale.

 

Enfin, trois ouvrages traversent la première décennie d’études du Groupe de recherche Achac : l’ouvrage dirigé avec Nicolas Bancel et Françoise Vergès, La République coloniale. Essai sur une utopie (2006). Cet essai, qui décrit l’intime intrication entre “République” et “colonisation”, ouvrait des pistes de réflexion neuves pour comprendre pourquoi la colonisation fut en grande partie œuvre républicaine, en quoi elle a renforcé la République elle-même, et comment ce “couple maudit” engendre toujours des situations de crise en ce début de XXIe siècle. Celui-ci a été suivi d’un ouvrage dirigé par moi-même, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire, La Fracture coloniale. La société française au prisme des héritages coloniaux (2005), qui a rencontré un immense succès, permettant de faire le lien entre passé et présent. Toute cette recherche avait débuté avec le catalogue, sous la direction de Nicolas Bancel, de moi-même et de celle de Laurent Gervereau, Images et Colonies. Iconographie et propagande coloniale sur l’Afrique française de 1880 à 1960 (1993). Images et Colonies était le fruit d’un travail de plusieurs années de recherches (la genèse du Groupe de recherche Achac) qui aboutirent à l’organisation de l’exposition au musée d’Histoire contemporaine (MHC) dans les Invalides. Douze mille images sélectionnées ont permis une classification méthodique des thèmes et des supports, étape insoupçonnable pour dresser une histoire des représentations coloniales. Sans aucun doute le point d’ancrage de la démarche de notre groupe de recherche. À travers cette quinzaine de projets concrets, sur plus d’une centaine organisés par le Groupe de recherche Achac en vingt-cinq ans d’existence, vous comprenez mieux, je pense, ce que nous avons voulu faire : faire entrer ce passé outre-mer dans nos préoccupations contemporaines. Les publics ont été divers, aussi bien en Afrique qu’en Europe, et plus particulièrement en France. Mais, à chaque fois, nous avons essayé de créer des ponts entre recherche, culture et diffusion des savoirs, dans une vision pragmatique (en lien avec la politique de la ville par exemple), indépendante (en restant maîtres de A à Z de nos lignes éditoriales) et en ayant une vision sur le temps long.

 

Les recherches entreprises sont fondées sur l’image fixe et le cinéma. Pourquoi avoir choisi ces médiums ?

Nous avons toujours pensé que dans ces images de propagande se trouvaient les réponses et les illustrations des mécanismes de dominations idéologiques. Mais ce n’est pas que cela. Dans les images diffusées (pas les images familiales) s’écrit aussi l’histoire d’un regard. L’image, c’est de la mémoire visuelle, une émotion autre, qui permet d’aller au-delà du travail sur le livre ou les archives. Cela permet aussi d’imaginer des expositions, de travailler sur des projets de film, de penser les livres avec leurs illustrations. Enfin, l’image est une source d’archives trop souvent méprisée et oubliée, alors que, depuis vingt-cinq ans, elle est au cœur des cultures de notre génération. Cela change désormais, mais, au début, l’image était un matériau de “seconde zone”. Nous sommes des historiens de la génération de l’image, nous avons eu accès à elle, pris le temps de la déconstruire, de l’appréhender, nous avons constitué des collections, travaillé avec de grands musées (comme le Getty Museum, où nos collections sont archivées), proposé des approches de l’image fixe et animée qui permettaient d’en faire un matériau du présent.

 

Les films de Jean Rouch comme Jaguar, Les Maîtres fous, Baby Ghana ou Moi, un Noir, font-ils partie de votre corpus cinématographique, qui concerne, entre autres, l’étude de la représentation de l’Autre et celle sur les imaginaires coloniaux ?

C’est une évidence, pour moi comme pour une majorité des animateurs du Groupe de recherche Achac. Par exemple, Les Maîtres fous, primé à Venise en 1957, est une manière de parler de la colonisation et de ses acteurs qui s’organise autour d’une confession sur la place publique, avec des danses frénétiques et des sacrifices d’animaux qui incarnent une manière de porter un récit plus qu’original. C’est là que nous nous retrouvons, dans une manière de lire l’Afrique autrement, de sortir des grilles de lecture établies.

 

Qu’est-ce qui vous a incité à passer à la réalisation de films documentaires ? Et quelles sont les raisons qui vous amènent à ce qu’un thème de recherche devienne un film documentaire ?

En 2001, au-delà du travail de recherche sur les zoos humains, et du livre qui venait de sortir, nous avons très vite imaginé (avec Éric Deroo) un film. Le support se prêtait naturellement à ce récit : des archives en images, des témoignages sur les lieux des exhibitions, un tour du monde des chercheurs… autant de signes que le documentaire était le support pour un prolongement de notre travail de recherche. De même, il fallait diffuser rapidement ce travail sur les zoos humains pour sensibiliser un large public, car il était nouveau, méconnu. Montrer les archives était essentiel. D’une manière générale, nous avons dès le départ pensé au support documentaire dans nos programmes, soit directement par la coproduction (Zoos humains, Paris couleur, L’Histoire des joueurs afroantillais, réunionnais et néo-calédoniens en équipe de France, la série Frères d’Armes…), soit par le partenariat, comme pour la propagande coloniale, la colonisation factuelle ou les immigrations en région. Le documentaire est pour nous une manière de “parler” autrement d’un sujet, avec ses codes, ses supports et surtout son public. En amont d’une conférence, il permet de porter de manière différente une approche souvent très conceptuelle.

 

Zoos humains est-il révélateur du regard porté par les Européens sur l’Autre ?

Oui car, avec ce film, on comprend comment s’invente le sauvage : le mécanisme et ses modes de fonctionnement, mais surtout la machine qui, étape par étape, fabrique de la différence. Ce film est avant tout une plongée dans un récit qu’à l’époque le grand public ne connaissait pas. Il a permis à des dizaines de milliers de personnes de découvrir ce phénomène en “images”, avant de découvrir une décennie plus tard l’exposition au musée du quai Branly. Ce fut une étape fondamentale. C’est là qu’avec Éric Deroo j’ai d’ailleurs découvert le travail de l’image et la structuration d’un film comme un récit.

 

Jean Rouch a voulu tout au long de sa carrière imposer le film comme support de la recherche à l’égal du livre. À votre avis, qu’est-ce qui fait que les milieux scientifiques sont si réticents à cette reconnaissance ?

Les milieux scientifiques ont souvent été allergiques au support film, le considérant comme secondaire au livre, comme peu scientifique, populaire, et en fait comme diluant le savoir au lieu d’en être un complément. La raison en est simple : ils n’en maîtrisaient pas les codes, ne savaient pas utiliser ce support, ils l’ont donc marginalisé. Ce n’est pas seulement une manière de passer de l’écrit au filmique. C’est une autre écriture, pour un autre public. C’est aujourd’hui terminé, les temps ont changé, avec une nouvelle génération qui maîtrise parfaitement le support vidéo, mais qui a du mal à s’affirmer face à la difficulté de mener des projets audiovisuels dans l’univers de plus en plus complexe du monde de la télévision. Aujourd’hui, l’image est l’égale de l’écrit sur Internet, dans le monde du savoir, mais aussi à l’université – le risque serait même inversé désormais.

 

 

Le Groupe de recherche Achac (1989-2014)

Depuis 1989, le Groupe de recherche Achac (Association pour la Connaissance de l’Histoire de l’Afrique Contemporaine) travaille sur plusieurs champs liés à la question coloniale (colonisation, idée coloniale, zoos humains, troupes coloniales, post-colonialisme, sportifs…), l’histoire de l’immigration des suds ou les représentations corporelles liées aux altérités, au travers différents programmes. Les programmes Zoos Humains, Images et Colonies et Héritages postcoloniaux s’attachent à analyser les prolongements contemporains de la représentation coloniale ; les programmes Immigrations de Suds, Présences étrangères et coloniales dans le sport français et Frères d’Armes/Ensembles sur les présences des troupes coloniales retracent l’histoire des migrations coloniales sur le territoire hexagonal à travers plusieurs axes thématiques. Ils se complètent avec les programmes La France Noire traitant de la question de l’immigration des noirs en France et La France arabo-orientale qui analyse la place des populations maghrébines et orientales en France. Tous ces programmes s’articulent autour de nombreuses activités de recherches, d’édition, de manifestations scientifiques ou grand public depuis 25 ans (www.achac.com) qui touchent aussi bien le monde l’édition, celui de la recherche (conférences et colloques), celui de l’audiovisuel, celui des propagandes pédagogiques ou encore celui des expositions.