Festival international Jean Rouch 2017

Séances spéciales / Special Screenings 2017

Centenaire Jean Rouch / Jean Rouch Centenary :

New York University – Paris, Musée de l’Homme – Auditorium Jean Rouch, Université Paris Nanterre

 

Édito

Jean Rouch et les approximations successives

Le « cinéaste pour les ethnologues et [l’]ethnologue pour les cinéastes », comme Jean Rouch aimait à le rappeler avec malice, eut un parcours atypique et exceptionnel d’ingénieur et de scientifique, de créateur et de pédagogue, d’initiateur et d’organisateur, qu’il qualifiait d’« approximations successives ». Cette vie singulière, composée de multiples facettes et nourrie de nombreuses influences, artistiques et littéraires entre autres, est une gageure à appréhender dans sa totalité. Il en est de même pour son cinéma. Auteur d’environ 180 films documentaires et de fictions, tournés au long cours, entre 1947 et 2001, dans au moins 17 pays à travers le monde, Rouch réalisa une œuvre immense et protéiforme, majeure et novatrice. Seule une petite partie est connue du public, l’autre, et non des moindres par sa richesse, est à faire découvrir.

Face à l’abondance des possibles, la programmation des séances spéciales organisée par le 36e Festival, à l’occasion du centenaire de la naissance de Jean Rouch, ne s’attachera à en explorer que quelques-uns, à partir de propositions originales qui reviendront sur l’influence, le parcours et l’enseignement de l’ethnographe-cinéaste. Seront également présentés deux documentaires inédits en France sur sa pratique cinématographique et trois de ses films réalisés dans les années 1980 – Dionysos, Enigma, et Couleur du temps, Berlin août 1945 –, qui permettront de redécouvrir l’audace des nouvelles thématiques abordées par le cinéaste. Enfin, afin de faire entendre les textes ethnographiques, cinématographiques et poétiques de Rouch, des lectures ponctueront chacune de ces séances spéciales.

 

Un peu d’histoire !

Partager et transmettre ses expériences, avec enthousiasme, à tous et en tous lieux, fut une part importante des activités de Jean Rouch. La New York University de Paris retracera les contours de l’influence de son travail et de son enseignement sur les penseurs, les cinéastes et les étudiants américains. Quant à l’université de Nanterre, elle mettra à l’honneur la démarche pédagogique, unique, que Rouch initia, en son sein, pour former plusieurs générations d’anthropologues-cinéastes.

S’il y eut un producteur qui joua un rôle capital dans la carrière de Rouch, ce fut bien Pierre Braunberger. Pour la première fois, nous reviendrons, en compagnie de son épouse, Gisèle Braunberger, sur cette collaboration de plus de trente ans qui permit au cinéaste d’obtenir les moyens de ses ambitions et qui marqua de son empreinte le cinéma français dans les années 1950 et 1960.

Comme Jean Rouch ne manquait pas de projeter les films des ancêtres fondateurs, nous marcherons aussi dans ses traces, en accueillant une programmation exceptionnelle proposée par les Archives françaises du film et consacrée au cinéma d’explorateurs et de voyageurs en Afrique avant 1945. Puis, nous prolongerons cette programmation avec une séance spéciale sur les travaux ethnographiques et filmiques de Rouch dédiés aux possessions et à l’histoire des Songhay-Djerma du Niger, ainsi qu’aux migrations et aux traditions orales africaines. Celle-ci fera notamment le point sur les apports majeurs de cet héritage scientifique, qui encore aujourd’hui fait autorité.

 

Rien de plus palpitant que de faire des découvertes !

Rouch aurait été ravi par deux d’entre elles, que nous programmons : Dionysos, la fin d’un tournage, d’Éric Darmon, et L’Énigme de Jean Rouch à Turin, de Marco di Castri, Paolo Favaro et Daniele Pianciola. Ces films, terriblement joyeux, réalisés à partir d’images captées, pour le premier, durant le tournage de Dionysos en 1984 et, pour le second, pendant celui d’Enigma en 1986, révèleront aux spectateurs la débordante inventivité de Rouch, sa fantastique liberté de création et sa pratique si personnelle du cinéma. Ce sera pour nous l’occasion de revenir sur la genèse, la réalisation et la réception de ces deux fictions rares et audacieuses, et de prolonger la démarche avec Couleur du temps, Berlin août 1945, réalisé en 1988 et qui, lui aussi, connut un destin contrarié. Trois ciné-poèmes, trois ciné-plaisirs qui marquèrent le début d’une période nouvelle pour Rouch. Cet homme de science et de cinéma pouvait être, aussi, très sérieux dans son manque de sérieux, et il nous le prouve dans le ciné-portrait, inédit en France, que lui consacra, en 1977, Hanns Zischler pour la télévision allemande.

 

Pour finir, l’amitié !

Entre Jean Rouch et le réalisateur et écrivain Philo Bregstein se noua une amitié au long cours et fertile, une amitié en cinéma et créatrice de films. Pendant trente ans, à Paris, Amsterdam, Turin ou Niamey, leurs chemins ne cessèrent de se croiser, pour un portrait du cinéaste-ethnographe, l’écriture du scénario et la réalisation de Madame l’Eau, les tournages de Dionysos et d’Enigma, et nombre de projections au musée de l’Homme ou à la Cinémathèque française… Lors de la dernière séance spéciale nous reviendrons en compagnie de Philo Bregstein sur ses collaborations et sa complicité avec le « Maître fou ».

 

Très bonnes séances en terres rouchiennes !

 

Laurent Pellé

Délégué général du Festival


 

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