Yenendi de Ganghel, le village foudroyé

Un film de / a film by : Jean Rouch (France)

La foudre a frappé la case d’un pasteur peul près d’un village de pêcheurs sédentarisés, Ganghel, au Niger. Un yenendi, cérémonie de purification pour obtenir « l’eau du ciel mais pas le feu du ciel », est organisé, avec, venus de Niamey, des prêtres sorko, des musiciens et danseurs rituels, et des fidèles.
Les musiciens appellent Dongo, dieu de l’orage, et son frère Kirey, dieu de la foudre. Au rythme de l’orchestre un homme entre en transe, devenant le cheval de Dongo et en même temps le génie cavalier. Puis une femme est possédée par Kirey. Quand les dieux cavaliers ont maîtrisé leurs chevaux, les dieux rendent visite aux hommes. Dongo purifie la terre foudroyée et le doyen des pêcheurs prépare le vase de la purification, s’adressant à Dongo. Les dieux en colère s’asseyent devant l’orchestre pour la parole, le jugement : Dongo dialogue longuement avec les hommes, exigeant le sacrifice de taureaux en tant que possesseur de la terre de Ganghel et comme condition du pardon. Sur le refus du pasteur il repart, menaçant que « le mil devienne de la paille stérile ».
Les prévisions de Dongo se réalisèrent pleinement avec la sécheresse qui débuta en 1968 et dura sept années.

Ingénieur des Ponts et Chaussées, Jean Rouch (1917-2004) découvre l’ethnologie au Niger en 1941. Au cours d’un long séjour en Afrique en 1946-1947, il descend le fleuve Niger, s’intéresse aux Songhay, et décide de se consacrer à l’ethnologie et au cinéma. Il utilise dès le début le film 16 mm comme second carnet de notes. Influencé par le surréalisme autant que par les travaux de Marcel Griaule, il filme l’évolution de sociétés du Niger et du Mali jusqu’au début des années 1980. Son écriture cinématographique influence nombre de documentaristes, et aussi les réalisateurs de la Nouvelle Vague, tels Godard, Rohmer et Rivette. En 1960, Rouch qualifie sa manière de filmer de « cinéma-vérité », en suivant l’exemple de ses maîtres Robert Flaherty et Dziga Vertov. Son œuvre (plus de 180 films), plusieurs fois récompensée à Venise, Cannes et Berlin, se compose de films ethnographiques et sociologiques ainsi que de fictions. Jean Rouch a été directeur de recherche au CNRS, président de la Cinémathèque française (1987-1991) et, de 1952 à 2004, secrétaire général du Comité du film ethnographique.

Fiche technique

Un film de / a film by : Jean Rouch (France)

Son : Moussa Hamidou

Montage : Jean-Pierre Lacam

Assistants montage : Diouldé Laya, Fatimata Diarra

Production : Comité du Film Ethnographique, Serddav

Distribution : CNRS Images – http://www.cnrs.fr/cnrs-images/