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Sommaire de la biographie :

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1950-1951


Mission en compagnie de Roger Rosfelder, de juillet 1950 à mai 1951, depuis le Mali jusqu’en Gold Coast (actuel Ghana), en passant par le Niger, accompagnés de Damouré Zika et de Lam Ibrahima Dia. Ils retrouvent l’équipe de M. Griaule et G. Dieterlen chez les Dogon de la falaise de Bandiagara et Jean Rouch réalise, assisté par R. Rosfelder, son premier film en couleur, tourné avec du son réel, Cimetière dans la falaise (sorti en 1951). En pays songhay, dans la région d’Ayorou, à la frontière du Niger et du Mali actuel, l’ethnographe poursuit des études sur les rituels agraires et ses enquêtes sur la religion Songhay. Le séjour se poursuit en Gold Coast où il effectue une mission de reconnaissance pour ses futurs travaux sur les migrations nigériennes.
Il achève ses thèses principales et secondaires, Religion et magie Songhay et Histoire des Songhay, en assurant au musée de l’Homme un enseignement sur le film ethnographique. Il est invité à l’Université de Cambridge puis celle de Manchester pour y dispenser, pendant trois années de suite, un cours sur les Songhay.

Film(s) :
1950 : Cimetière dans la falaise (Mali).
1951 : Bataille sur le grand fleuve (Niger) ;  Yenendi, les hommes qui font la pluie (Niger) ; Les gens du mil (Niger).
Publications :
1950 :
a. « Hypothèse sur la mort de Mungo Park », Notes Africaines, n° 45, Dakar, IFAN, pp.15-20.
b. « La danse : “Le monde noir”», Présence africaine, n° 8, Paris, pp. 219-226.
c. « Les Sorkawa, pêcheurs itinérants du moyen Niger », Africa, vol. XX, n° 1, Londres, pp. 5-25 (repris dans Les hommes et les dieux du fleuve, 1997).
d. « Les magiciens de Wanzerbé », Caliban, Paris, pp. 1-7.
e. « Toponymie légendaire du « W » du Niger », Notes Africaines, Dakar, IFAN, pp. 50-52 (repris dans Les hommes et les dieux du fleuve, 1997).
f. « Une chanson de Faran Maka (Niger) »,Chants du Dahomey & du Niger, Paris, Collection Voix de la terre XXIII, GLM, 1950, pp. 21-29.
g. « La danse : Le monde noir », Présence africaine, n°8, 1950, pp.219-226.
1951 :
a. « Les pêcheurs du Niger : techniques de pêche, organisation économique et problèmes des migrations », Bulletin de l’IFAN, Dakar, pp. 17-20 (repris dans Les hommes et les dieux du fleuve, 1997).

1952-1953
Jean Rouch passe, en février 1952, son doctorat d’État ès lettres et obtient la mention très honorable à l’unanimité. À la fin de ce même mois, il se marie avec Jane George, une jeune journaliste d’origine américaine. Il participe au Congrès international des sciences anthropologiques et ethnologiques de Vienne (Autriche) et se rend ensuite à Amsterdam pour suivre les travaux de la Fédération internationale des archives du film. Il est nommé, en 1953, chargé de recherches au CNRS. Il fonde le Comité du film ethnographique (CFE) avec Enrico Fulchignoni, Marcel Griaule, André Leroi-Gourhan, Henry Langlois et Claude Lévi-Strauss. Il devient le secrétaire général du CFE. Il se rend à Venise à la Semaine ethnographique du festival du film. En octobre, il traverse en voiture le Sahara, en compagnie de sa femme Jane.
Film(s) :
1953 : Les fils de l’eau (Niger), long métrage réunissant des images des films suivants : Yenendi les hommes qui font la pluie, Circoncision, L’enterrement, Bataille sur le grand fleuve, Culture du mil (sortie en novembre 1958).
Publications :
1952 :
a. « Cinéma d’exploration et ethnographie », Les Beaux Arts, Bruxelles, pp. 1-7.
b. « L’âme noire », Ode, Paris, pp. 69-91.
1953 :
a. « Contribution à l’histoire des Songhay », Mémoires de IFAN, n° 29, IIe partie, Dakar-IFAN, pp.137-259.
b. « Rites de pluie chez les Songhay », Bulletin de l’IFAN, tome XV, Dakar, pp.1655-1689 (repris dans Les hommes et les dieux du fleuve, 1997).
c. « Renaissance du film ethnographique », Le cinéma éducatif et culturel, n°5, Rome, pp. 23-25.

1954-1955
En Gold Coast (Ghana), l’ethnographe reprend ses études sur les migrations des Nigériens, puis les étend aux populations maliennes et voltaïques. Il poursuit ses enquêtes sur l’organisation sociale songhay au Niger. En 1955, il organise au musée de l’Homme la première semaine du film ethnographique dans le cadre de la Biennale de la photo et du cinéma. Il se rend, en fin d’année, à Bukavu, au Rwanda, pour participer à la Conférence CCTA/CSA sur la recherche scientifique en Afrique et il rejoint Tanger pour le Colloque UNESCO sur le cinéma et la télévision.
Film(s) :
Maîtres fous (Ghana), Grand Prix de la Biennale internationale du cinéma de Venise en 1957 ; Jaguar (Niger et Ghana) le premier long métrage de J. Rouch sorti en 1967 ; Mammy water (Ghana).
Publications :
1954 :
a. Les Songhay, Paris, P.U.F., 100 p.
b. Le Niger en pirogue, avec l’aide de Geneviève Rouch, Paris, Nathan, 88 p.
c. Notes sur les migrations en Gold Coast, Niamey, IFAN, 103 p.
d. Notes on Migrations into the Gold Coast, Accra, Labour Department, 75 p.
1955 :
a. « A propos des films ethnographiques », Positif, Paris, pp. 144-149.
b. Catalogue des films ethnographiques français (ouvrage collectif), Paris, Cahiers du centre de documentation, UNESCO, 70 p.

1956-1957
Jean Rouch est nommé secrétaire général du Comité international du film ethnographique et sociologique (Musée de l’Homme) organisme qui regroupe les différents Comités du film ethnographique et quelques mois plus tard il fonde, à Venise, le Comité International du Cinéma et de la Télévision (CICT) avec Roberto Rossellini. Ensemble, ils organisent un atelier collectif de création où se retrouvent les futurs réalisateurs de la Nouvelle Vague. À partir de novembre 1956, Rouch réalise durant sept mois une mission d’étude approfondie des migrations en Côte d’Ivoire, notamment en milieu urbain à Abidjan. Il prépare, en liaison avec les services statistiques de ce pays et de ceux du Ghana, une enquête comparative sur les migrations. Une seconde mission est organisée d’août à novembre 1957, depuis le Niger jusqu’en Côte d’Ivoire en passant par la Haute-Volta (Burkina Faso).
Film(s) :
Moro naba (Haute-Volta).
Publications :
1956 :
a. Migrations au Ghana, Gold Coast, enquêtes 1953-1955, Société des Africanistes, Paris, p. 173.
1957 :
a. Rapport sur les migrations nigériennes vers la basse Côte d’Ivoire, Niamey, IFAN, 44 p.
b. « Notes sur les prostituées “Toutou” de Treichville et d’Adjamé » (en collaboration avec Edmond Bernus), Etudes Eburnéennes, n° 5, Abidjan, pp. 231-242.

1958
L’étude sur les migrations en Afrique occidentale, financée par le CCTA/CSA, se poursuit de janvier à décembre, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Togo, en Haute-Volta et au Niger. Profitant de son séjour dans ce dernier pays, Jean Rouch commence de nouvelles enquêtes sur les chasseurs Gow de Yatakala et tourne les premières images de La chasse au lion à l’arc. Il participe à Bruxelles au colloque : Le cinéma et l’Afrique .
Film(s) :
Moi, un noir, Prix Louis Delluc en 1959 (sortie le 12 mars 1960). La première projection du film à Abidjan fut censurée par une coupe de 20 minutes, mais le tirage d’une nouvelle copie rétablit l’intégralité du film qui rencontra un succès international très important.
Publications :
a. « Contribution à l’étude du site rupestre de Tessalit », Notes Africaines, n°79, Dakar, IFAN, pp. 72-77.
b. « Les “marchés des voleurs” d’Abidjan » (en collaboration avec Ed. Bernus), Mental disorder and mental health meeting, Rwanda, CCTA Bukavu, 7 p.
c. « L’Africain devant le film ethnographique », Le cinéma et l’Afrique au sud du Sahara, Bruxelles, pp. 92-94.

1959-1960
De janvier à août, il termine ses recherches de terrain en Côte d’Ivoire et  prépare à Abidjan, en liaison avec les services de la Statistique, leur dépouillement. Il fonde avec E. Fulchinioni le Festival du film des peuples de Florence. En janvier 1960, Jean Rouch est nommé à la direction scientifique du centre IFAN (Institut Fondamental d’Afrique Noire) de Niamey (Niger) et commence une enquête sur la pêche dans le fleuve Niger. En Côte d’Ivoire, il met un terme à l’exploitation des enquêtes sur les migrations. Il est nommé maître de recherches au CNRS .
Film(s) :
1959 : La pyramide humaine (Côte d’Ivoire) (sortie le 19 avril 1961).
1960 : Chronique d’un été (France),  co-réalisé avec Edgar Morin (Prix de la Critique au Festival de Cannes, Prix à Venise et à Mannheim en 1961).
Il collabore avec Roger Morillère au film de Claude Jutra, Niger, jeune république (Niger).
Publications :
1959 :
a. « Découverte de l’Afrique », Explorations, Paris, Livre de Paris, Fasquelle, pp. 15-88.
1960 :
a. La religion et la magie Songhay, Paris, P.U.F., 325 p.
b. Projet de création d’un centre de films africains, Niamey, IFAN, 14 p.
c. « Problèmes relatifs à l’étude des migrations traditionnelles et des migrations actuelles en Afrique occidentale », Bulletin de l’IFAN, tome XXII, Dakar, pp. 369-378.