Prenant sa source dans les montagnes de la Guinée, traversant le Mali, le Niger et le Nigéria avant de se jeter dans le Golfe du Bénin, le Djoliba, ou le Niger, est le troisième fleuve du continent africain par sa longueur. Sa boucle nord, le long de laquelle s'égrainent les villes maliennes mythiques de Mopti, Djenné, Tombouctou et Gao, est le focus de cette neuvième édition des Regards Comparés du Festival International Jean Rouch.
Carrefour de peuples, de langues, d'écosystèmes, empreinte d'une incomparable richesse historique et culturelle, la boucle du Niger attire les regards cinématographiques étrangers dès les premières années du cinéma dans les années 1920 ; pour ceux des Africains, il faudra attendre les Indépendances avant que les peuples ne gagnent le droit de se filmer eux-mêmes.
Des films de propagande coloniale, aux films ethnographiques, et aux documentaires les plus contemporains, ces Regards Comparés offriront pendant quatre jours un voyage au fil du Niger et au fil de l’histoire. Croisant regards endo- et exogènes, ces films donnent à voir les enjeux écologiques, sociaux et politiques, ainsi que l'environnement dans lequel vivent et travaillent les femmes et les hommes autour de ce fleuve qui fascine depuis si longtemps. La programmation permettra aussi de percevoir le rôle central du cinéma dans la construction du regard occidental sur cette région mythique d'Afrique, et du mythe de « la mission civilisatrice » coloniale, forgeant un inconscient collectif européen qui marquera les esprits et pose encore aujourd'hui la question de la représentation, de qui filme qui et comment.
Du vivre-ensemble aux conflits politiques qui secouent le Nord Mali depuis 2012, des questions écologiques à la sauvegarde du patrimoine culturel et notamment des célèbres manuscrits de Tombouctou, des modes de vie aux métiers et à la culturel musicale foisonnante et profondément ancrée dans les réalités socio-politiques de la région, l'équipe du festival vous invite, en compagnie de réalisateurs·trices et d'intervenant·es, à découvrir à travers ces projections-débats le portrait d’un fleuve et des vies qui lui sont liées.
Nathalie Carré, maîtresse de conférence en langue et littérature swahili, directrice du Département Afrique et océan Indien de l’Inalco
Melissa Thackway, enseignante-chercheuse en Cinémas d’Afrique à l’Inalco et à Sciences-Po Paris.
Programmation établie par :
Mélanie Bourlet, maîtresse de conférence en langue et littérature peules à l’Inalco
Nathalie Carré, maîtresse de conférence en langue et littérature swahili, directrice du Département Afrique et océan Indien de l’Inalco
Jean-Charles Hilaire, maître de conférence en langue et linguistique haoussa, directeur adjoint du Département Afrique et océan Indien de l’Inalco
Daniela Merolla, professeure de littérature et art berbères à l’Inalco
Laurent Pellé, délégué général du festival Jean Rouch
Melissa Thackway, enseignante-chercheuse en Cinémas d’Afrique à l’Inalco et à Sciences-Po Paris.
Monika Zeutschel, enseignante en langue bambara à l’Inalco
Avec la collaboration de Clélia Frouté, étudiante à l’Inalco – Études russes-Histoire et Sciences sociales – Relations internationales.
Entrée sur inscription : http://www.inalco.fr/webform/festival-jean-rouch-regards-compares