11e ÉDITION DES REGARDS COMPARÉS
Vue d’Europe, l’Océanie reste encore un continent peu visible, une marge lointaine cantonnée aux clichés. Pourtant, les populations du continent-océan ouvrent la voix·(e). Elles se situent aujourd’hui à l’articulation d’enjeux contemporains cruciaux : leur résilience et celle de leur environnement insulaire face aux actions humaines et au changement climatique, leur affirmation culturelle dans un monde globalisé, ou encore la revendication d’une souveraineté pour des peuples dont l’histoire fut marquée par la colonisation.
Cette année, le festival et les Regards Comparés mettent donc le cap sur ces défis et sur la vitalité et l’agentivité des sociétés océaniennes contemporaines.
Le sujet du changement climatique sera notamment abordé à travers Nous, Tikopia qui questionne le lien d’une petite société océanienne à sa terre, ainsi que la façon dont elle pense sa survie démographique et culturelle dans un environnement insulaire menacé. Tuvalu-Thulé soulignera les défis environnementaux communs auxquels les peuples autochtones sont confrontés.
Tupaia et We, the voyagers (Our Vaka et Our Moana) mettront en lumière l’importance de la réappropriation de techniques et de savoirs maritimes et nautiques, fondateurs dans l’histoire et pour les cultures insulaires d’Océanie.
A partir du documentaire Le voyage cinématographique de Gaston Méliès à Tahiti, nous questionnerons des stéréotypes et des clichés que les Occidentaux ont créés et qui pèsent encore sur les sociétés océaniennes que le montreront des productions récentes.
Enfin, la lutte pour l’émancipation politique et culturelle des sociétés océaniennes sera illustrée par le cas de la Nouvelle-Calédonie, dont le lien à la France est actuellement renégocié. Au nom du Père, du fils et des esprits, et Lettre à notre père permettront de penser la construction comme la perpétuation par les générations actuelles d’une revendication affirmée depuis 1975. Motu Haka nous transportera ensuite aux Îles Marquises pour découvrir les enjeux politiques actuels de l’affirmation culturelle et identitaire d’une société dont la culture a été dévalorisée et combattue à l’époque coloniale.
La sauvegarde de l’environnement, la dynamique des expressions culturelles et les trajectoires des souverainetés apparaissent ainsi comme différentes facettes des sociétés de l’Océanie contemporaine, des sociétés qui se déploient au-delà des legs coloniaux et de la mondialisation. Nous vous invitons à suivre et à écouter leurs voix·(es) singulières.
Sarah Mohamed-Gaillard, Maîtresse de conférences en histoire contemporaine, Inalco, Histoire du Pacifique, CESSMA UMR 245
Hélène Guiot, Ethno-archéologue, Inalco, département Asie du sud-est Pacifique, associée au CREDO
Le comité de programmation et animateur.trice.s des discussions :
Sarah Mohamed-Gaillard, Maîtresse de conférences en histoire contemporaine, Inalco, Histoire du Pacifique, CESSMA UMR 245
Hélène Guiot, Ethno-archéologue, Inalco, département Asie du sud-est Pacifique, associée au CREDO
Laurent Pellé, Délégué général du Festival international Jean Rouch, Comité du film ethnographique