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9 novembre 2013 / 17h à 19h
Musée du quai Branly, 37 quai Branly, 75007 Paris
Rencontre avec le cinéaste et anthropologue américain Robert Gardner, animée par Jean-Paul Colleyn, Directeur d’études à l’EHESS, cinéaste et producteur.
Événement organisé, dans le cadre de la rétrospective Robert Gardner du 8 au 10 novembre, par le musée du quai Branly, en association avec le Festival international Jean Rouch.
« Il est évident qu’il n’y a qu’un certain genre de personnes, qui voudra faire des films ethnographiques. Ce seront celles qui ressentent la profonde affinité entre le support filmé et le désir de comprendre l’être humain. » (Robert Gardner)
Par son approche anti-didactique du cinéma ethnographique (terme qu’il rejette par ailleurs), Robert Gardner a souvent créé la polémique avec ses films. Celui qui se réclame de Flaherty et Rouch mais aussi de Tarkovski a en effet laissé une empreinte particulière sur le monde de l’anthropologie visuelle. En filmant rituels mortuaires et sacrifices, il choque et interroge la société occidentale sur son rapport à la violence et à la mort. Le cinéaste s’est toujours refusé à la pratique de l’observation objective, pourtant dominante dans le milieu de la recherche. Au regard, froid, d’une caméra de surveillance, Gardner préfère le regard sensible qu’il pose sur les relations humaines. Pour lui : « Il est évident qu’il n’y a qu’un certain genre de personnes qui voudra faire des films ethnographiques. Ce seront celles qui ressentent la profonde affinité entre le support filmé et le désir de comprendre l’être humain. » Toujours préoccupé par le rapport filmeur-filmé, le cinéaste a peu à peu substitué sa voix, en off (Dead Birds), à celle des protagonistes de ses films (Rivers of Sand), en allant jusqu’à l’abstraction sonore (Forest of Bliss). Robert Gardner est souvent considéré comme un réalisateur proche du cinéma expérimental.
(Hugo Tomes, Ciné-sup – Nantes)
Robert Gardner est né le 5 Novembre 1925 à Brookline dans le Massachusetts. Après des études en anthropologie à Harvard, il part avec le cinéaste John Marshall en expédition dans le désert du Kalahari (Namibie, Bostwana) étudier le peuple Ju/’hoansi. C’est seulement à partir de là qu’il commence à s’intéresser au cinéma. Il réalise son premier long métrage, Dead Birds quelques années après, en 1964, et continue depuis à filmer à travers le monde. En parallèle à son activité de documentariste Robert Gardner a aussi été directeur du Film Study Center de Harvard de 1957 à 1997.
Filmographie
1951 : Blunden Harbour / 1951 : Dances of The Kwakiutl / 1952 : Mark Tobey / 1964 : Dead Birds / 1965 : Marathon / 1965 : People and Particles / 1966 : The Great Sail / 1967 : Imaginero
1971 : The Nuer / 1972 : Land-divers of Melanesia / 1973 : Mark Tobey Abroad /1974 : Rivers of Sand / 1975 : Moving Pictures / 1975 : African Carving / 1976 : Altar of Fire / 1978 : Cost of Living / 1981 : The Shepherds of Berneray / 1981 : Deep Hearts / 1985 : Sons of Shiva / 1985 : Serpent Mother / 1985 : Loving Krishna / 1986 : Forest of Bliss / 1988 : Ika Hands / 1991 : Blue Danube Waltz / 1993 : Dancing with Miklos / 1997 : Passenger / 1998 : Scully in Malaga /
2000 : Good to Pull / 2007 : Testigos
Documentary Educational Resources : http://www.der.org/films/filmmakers/robert-gardner.html