Unal est un village de cultivateurs de riz qui ont joué un rôle essentiel dans le mouvement de libération de la Guinée-Bissau. Ils furent les premiers à s’engager dans la lutte armée contre l’empire colonial portugais, mobilisant dans ce combat les Iras, esprits ancestraux balantas. Aujourd’hui encore, les gestes liés au cycle du riz, du labour à la récolte, sont hantés par les souvenirs de la guerre. Un traumatisme qui s’inscrit également dans les rituels, les corps, les paysages et la musique techno d’aujourd’hui. Cette approche profondément immersive dévoile une communauté diverse où se mêlent pratiques religieuses et troubles politiques, où les vétérans cohabitent avec des jeunes qui s’inquiètent de l’avenir dans leur pays.
Unal is a village of rice producers whose inhabitants played a crucial role in Guinea-Bissau’s liberation struggle against Portuguese colonialism. They were the first to engage in the armed uprising, mobilizing their ancestral spirits, the Irãs – the natural land-owners to whom they pay reverence – into the guerilla. Still today, every gesture of the rice cycle – from plowing to harvesting – is haunted by memories of the war. A trauma that is also inscribed in their present-day rituals, bodies, landscapes, and techno music. “Fire in the Mud” takes a deeply immersive approach to a complex melting pot of religious forms and political turmoil within a diverse community, where veterans of the war live together with restless youngsters, claiming their future in contemporary Guinea-Bissau.
Catarina Laranjeiro, née en 1983, est une anthropologue visuelle titulaire d’un doctorat en post-colonialisme et citoyenneté mondiale. Au cours des dix dernières années, elle a étudié la relation entre le cinéma et les images cosmologiques de la lutte de libération en Guinée-Bissau, sujet de son court-métrage de master Pabia di Aos (2013). Parallèlement, elle a dirigé et participé à plusieurs projets associant l’anthropologie, le cinéma et les arts visuels. Elle mène actuellement un projet de recherche de six ans sur la production de films vernaculaires au Cap-Vert, en Guinée-Bissau, et dans leurs diasporas européennes.
Daniel Barroca, né en 1976, est un artiste visuel connu pour son travail interdisciplinaire, notamment ses installations cinématographiques élargies (expanded cinema). Il a participé à des résidences dans le monde entier, de Rome à New York, et a présenté son travail dans de nombreux lieux renommés, notamment : les Rencontres Internationales Paris/Berlin, Paris, l’Espace Videographe, Montréal, Exis, Séoul, le Centre national d’art contemporain, Moscou, le Festival des 3 Continents. Son travail a également fait l’objet d’expositions solos à Lisbonne, Berlin et Londres. Pour le master en anthropologie qu’il soutient en 2018 à l’université de Floride, il s’intéresse à la création d’images immatérielles dans un contexte de guerre coloniale.
Fiche technique
Un film de / a film by : Catarina Laranjeiro (Portugal), Daniel Barroca (Portugal),Image, montage : Daniel Barroca
Son, mixage : Dídio Pestana
Production/distribution : Kintop, Lisonne (Portugal) – kintop.prod@gmail.com