Le 26 avril 1986, la centrale de Tchernobyl explosait. Coincée entre la Pologne, la Russie et l’Ukraine, la Biélorussie est le pays qui a le plus été touché par le nuage radioactif. Frappée par la crise économique des années 1990, soumise à un pouvoir politique centralisateur qui l’a isolée des États occidentaux, la Biélorussie a dû affronter, seule, les conséquences de cette catastrophe, dont on dit encore, quinze ans plus tard, qu’elle « est un arbre qui pousse ». Guidé par le témoignage de sa population, ce film propose de dresser l’état des lieux d’un pays dont la terre et les eaux distillent un poison redoutable pour les corps comme pour les esprits. Un pays où la catastrophe est encore à venir.
Bilan du film ethnographique (Festival international Jean Rouch) 2001 : Mention spéciale du jury international, Grand prix du festival du film sur l’environnement 2001 et Grand Prix de l’UNESCO 2001.
C’est en 1993 que David Desramé, anthropologue de formation, rencontre Jean Rouch qui l’initie à son cinéma. Des terres africaines (Bamako, Les fils de Soundjata, 1996, Noirs et Blancs en couleur, 2005) aux taïgas radioactives (Tchernobyl, La vie contaminée, 2000) des déchirements du continent européen (La Cicatrice, L’Europe à l’épreuve du rideau de fer, 2009) aux raffinements surannés d’une finishing school suisse (Young Ladies, 2009) en passant par les performances d’un collectif d’artistes internationaux (La Chambre des Curiosités, 2014) sans oublier le parcours des plus précaires (Projets d’insertion, 2017), ses films, toujours tournés en immersion, scrutent avec singularité notre environnement social et culturel. Son travail a été récompensé par plusieurs prix en festival et multi-diffusé sur les chaînes françaises et étrangères.