Écrans de lumière : la photo comme zone de contact originaire entre le spectateur et l’œuvre filmique
Quoi que le cinéma puisse être par ailleurs pour le spectateur il est toujours en un premier moment une expérience perceptive : un flux visuel et sonore dont le spectateur fait l’expérience directe sous la forme d’actes perceptifs (voir, entendre) qui mobilisent les mêmes compétences de base que ses expériences perceptives intramondaines.
Cette master-class consacrée au travail du directeur de la photographie Thomas Favel a pour but de faire ressortir la richesse et la complexité de la composante visuelle de cette zone de contact originaire entre le spectateur et le film, à savoir l’image écranique. Celle-ci donne à voir un flux (quasi) perceptif pré-organisé et pré-interprété que le spectateur réinterprétera à travers sa propre expérience perceptive de ce flux. Le travail de la photo est donc toujours un travail métaperceptif, puisqu’il crée un flux (quasi)perceptif en vue de sa perception par les spectateurs. Il est donc toujours aussi une pensée du visible et de l’invisible. On s’intéressera plus particulièrement à trois opérateurs de ce signal métaperceptif qu’est le flux visuel cinématographique : l’organisation spatiale, la lumière, la couleur.
Jean-Marie Schaeffer
Thomas Favel
Sorti du département Image de La Fémis en 2007, Thomas Favel travaille comme Directeur de la photographie avec Jean-Sébastien Chauvin, Yann Gonzalez, Shanti Masud, Davy Chou…, des réalisateurs à la recherche d’un cinéma non naturaliste, très influencés par l’art contemporain. Il collabore actuellement avec des artistes sur diverses installations.
Filmographie en tant que Directeur de la photographie :
Diamond Island (2016)
Deux Rémi, deux (2015)
Gaz de France (2015)
Les Chemins Arides (2015)
Si la photo est bonne (court-métrage – 2015)
La Fille et le fleuve (2014)
Les Enfants (court-métrage – 2013)
La Tristesse des androïdes (court-métrage – 2012)
Nous ne serons plus jamais seuls (court-métrage – 2012)
Et ils gravirent la montagne (court-métrage – 2011)
Kaspar Film (moyen-métrage – 2011)
Le Sommeil d’or (2011)
L’Idiot (2009)
On ne mourra pas (court-métrage – 2009)
Vita Di Giacomo (court-métrage – 2007)
Jean-Marie Schaeffer
Jean-Marie Schaeffer est un philosophe de la réception esthétique et de la définition de l’art. Il est chercheur au CNRS, et directeur d’études àl’EHESS. Ses travaux en cours portent sur les fondements évolutifs et cognitifs de la relation esthétique, ainsi que sur les processus perceptifs et psychologiques à l’œuvre dans l’expérience des œuvres d’art.
Bibliographie :
Lettre à Roland Barthes, éd. Thierry Marchaisse, coll. « Lettres à… », 2015.
L’Expérience esthétique, Gallimard 2015.
Petite écologie des études littéraires; Pourquoi et comment étudier la littérature, Éditions Thierry Marchaisse, 2011.
Théorie des signaux coûteux, esthétique et art, Université du Québec, Tangence éditeur, 2009.
La fin de l’exception humaine, Gallimard, 2007.
Art, création, fiction, Dir, Paris, Éditions Jacqueline Chambon, 2004.
Adieu à l’esthétique, Paris, PUF , 2000.
Pourquoi la fiction ?, Paris, Le Seuil, 1999.
Les Célibataires de l’Art. Pour une esthétique sans mythes, Paris, Gallimard, 1996.
Nouveau Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage (avec Oswald Ducrot), Paris, Le Seuil, 1995 (réédition en poche 2002).
L’art de l’âge moderne. L’esthétique et la philosophie de l’art du XVIIIe siècle à nos jours, Paris, Gallimard, 1992.
Qu’est-ce qu’un genre littéraire ?, Paris, Le Seuil, 1989.
L’image précaire, Paris, Le Seuil, 1987.