Cette séance spéciale est consacrée aux films d’étudiants issus de formations universitaires au cinéma documentaire. Elle offre une occasion unique de découvrir les premiers gestes cinématographiques de réalisateurs et de chercheurs-cinéastes en devenir. Les promotions 2017-2018 du master 2 Cinéma anthropologique et documentaire de l’université Paris-Nanterre, du master Image et société de l’université d’Évry Val d’Essonne, du master 2 Documentaire de création de Lussas, des masters Métiers du documentaire de l’université Aix-Marseille et de l’EHESS contribueront à cette journée, ui renoue avec un certain esprit du Bilan du film ethnographique, ancêtre du Festival international Jean Rouch, tout en témoignant d’un esprit d’ouverture vers de nouvelles écritures documentaires. Les films primés entreront dans le catalogue de la Société française d’anthropologie visuelle (SFAV) et seront distribués dans le réseau interuniversitaire.
Le jury est composé de Stéphane Breton (anthropologue et réalisateur), Cécile Gouy-Gilbert (présidente de la SFAV) et Oriane Monfort (étudiante de Paris-Nanterre chargée de la coordination locale de la journée).
9h30: Accueil et présentation de la journée
10h -11h30:
Au Mont de Félix Dutilloy-Liégeois & Marguerite de Hillerin, 18 mn (La construction filmique: approche théorique et pratique, EHESS Paris)
Melthus est sorti de prison ce matin. Il y retournera ce soir, à la fin de sa permission.
Entre temps, Chloé, sa compagne, et Violette, la sœur de Chloé, l’emmènent sur le mont au-dessus de leur village natal pour déjeuner et profiter des premiers éclats du printemps.
Demain l’usine de Clara Teper, 55 mn, 2016 (Master Métiers du documentaire, Université Aix-Marseille)
Après 4 ans de lutte contre leur ancien employeur, la multinationale Unilever, ceux que l’on appelle les Fralib se sont ré-appropriés leur usine et gèrent collectivement leur coopérative ouvrière, la «Scop-ti». Tourné quelques mois après la relance de la production, ce film est une plongée au cœur de la coopérative. Comment chacun vit-il les jours d’après d’une si longue lutte et si belle victoire ? Que peut signifier transformer son travail au sein
d’une économie néo-libérale ?
Au Pays des oranges tristes (في أرض البرتقال الحزين) de Dhia Jerbi, 26 mn, 2018 (Master 2 Documentaire de création, L’école documentaire de Lussas)
C’est une lettre d’un père à son fils. Cette naissance questionne la paternité, l’exil et l’héritage dans un petit appartement qui devient, le temps d’un film, l’espace d’une rencontre de trois générations, séparées entre la Tunisie et la France.
11h30-13h00:
Paman de Fabiola Schwob, 13 mn, 2018 (Master Image et société, Université d’Évry Val d’Essonne)
Après une transition Aude est devenue Adel. Pour sa fille Charlie, enfantée il y a neuf ans, de maman hier, il est aujourd’hui son paman. Adel et Charlie, chacun.e à leur manière, portent attention aux effets de cette singulière métamorphose. Avec sensibilité et respect le film s’avance au plus près de leur quotidien, de leurs incertitudes et de leur complicité exigeante et interroge ainsi les mutations des relations parent-enfant.
Medellín pasajes y espejos (Medellin, passages et miroirs) de Daniel Jurado, 40 mn, 2018 (Master 2 Cinéma anthropologique et documentaire, Université Paris-Nanterre)
Une présence se promène à Medellín, Colombie, en décembre 2017. Nous écoutons sa voix sous forme de commentaire et les pensées des personnes avec qui elle fait de brèves rencontres. Il s’agit d’une personne ayant vécu son enfance dans cette ville, durant les années 1980s, quand Medellin était la ville la plus violente du monde.
Hèkô d’Antoine Chapon et Reem Ali, 15 mn, 2018 (Atelier d’écritures documentaires, EHESS Paris)
La route des balkans traverse un grand nombre de lieux touristiques, de la Turquie à l’Italie, en passant par Chypre et la Grèce. « Hèkô » retrace ce parcours en utilisant les images de webcams disponibles sur les sites internet de lieux touristiques, souvent des hôtels de luxe. Ces points de vue toujours tournés vers la Méditerranée témoignent de cette mer traversée et des plages accostées par les migrants.
13h – 14h : Buffet Déjeuner
14h00-15h30:
1 tonne 860 de Lucile Bienvenu, 15 mn, 2018 (Master 2 Documentaire de création, L’école documentaire de Lussas)
Solange est secrétaire dans une carrière, seule femme face à des montagnes de testostérone.
Des blancs et des noirs de Rémi Decoster, 16 mn, 2018 (Master Image et société, Université d’Évry Val d’Essonne)
Artiste graveur de renom Raul Velasco inscrit son œuvre dans la tradition de l’estampe. Le film se fait attentif à la pointe sèche, aux gestes du travail et aux formes prises par la vie de ce mexicain aux multiples apprentissages, ancré au cœur du Paris populaire des hauts de Belleville. On plonge avec lui dans un monde sensible et fraternel qu’accompagne une réflexion sur le temps et l’histoire, sur le métier et sa transmission, sur le quartier et ses luttes engagées.
Trash Rebelle de Sara Porqueddu, 30 mn, 2018 (Master 2 Cinéma anthropologique et documentaire, Université Paris-Nanterre)
En Italie, le mouvement Trash Rebelle est une nouvelle forme de militantisme et de résistance au consumérisme culturel que le personnage de Spartaco Braciola, activiste et animateur de soirées musicales, incarne avec humour, détermination et sarcasme.
15h30-17h00:
Métamorphoses de Milena Becquart, 45 mn, 2018 (Master Métiers du documentaire, Université Aix-Marseille)
Nous sommes un groupe d’ados et notre vie est remplie par notre passion : la danse. Au sein du groupe Drenade nous devenons les danseurs professionnels qui donnent corps à « ALice », un conte dansé qui nous raconte.
Avant le départ de Cléo Cohen, 25 mn, 2018 (Master 2 Documentaire de création, L’école documentaire de Lussas)
J’ai la nostalgie d’un pays que je n’ai pas connu. Ma grand-mère a quitté la Tunisie en 1967. Cinquante-ans après, je décide d’y retourner et lui annonce. Juive ? Arabe ? Française ? Comment s’aimer sans s’accorder sur ce qui nous constitue ?
17h30-19h00:
Djebel de Christian Di Giandomenico et Giorgio Cassone, 32 mn (Atelier cinéma documentaire, EHESS Marseille)
Au beau milieu d’une métropole, le projet de construction d’un parc modifie l’espace et la vie des habitants du quartier. Nous sommes au sommet de la colline de Porte d’Aix, accès historique de la ville de Marseille. Sur cet espace en plein changement les regards croisés d’un agent de sécurité, d’un habitant du quartier et d’un journaliste, nous racontent les enjeux économiques, politiques et migratoires autour du projet Euromed.
Le droit d’être moi de Fanny Desvignes, 14 mn, 2018 (Master Image et société, Université d’Évry Val d’Essonne)
Depuis de nombreuses années Anne-Sophie et Guylaine sont élèves du cours de danse afro-contemporaine de la chorégraphe Elsa Wolliaston. Pour le film elles choisissent de danser dans l’espace public parisien et découvrent leur relation intime à ces danses venues d’ailleurs et d’un autre temps. Chorégraphies qui petit à petit s’inscrivent dans le corps et agissent sur l’âme.
Le jour du printemps de Raphaëlle Bessette-Viens, 26 mn, 2018 (Master 2 Cinéma anthropologique et documentaire,
Université Paris-Nanterre)
Tom s’est fait opéré d’une mastectomie le 21 mars 2018. Suite à une complication de cicatrisation, il attend l’aval de son chirurgien afin de pouvoir reprendre ses activités quotidiennes. Le film s’intéresse à son parcours post-chirurgical. Il raconte son corps modifié et son impatience de partir en vacances.
19h00: Pot de fin de journée
19h30: Annonce des films primés par les membres du jury